Akeva : ah non il y a erreur, en fait je ne veux plus jamais te revoir c’est pour cela que je jette loin dans la mer ton fameux coquillage.
Nêvè : ne t’avises plus jamais de t’adresser à moi de la sorte ? Ne sais-tu pas que je peux te réduire à néant en un claquement de doigt ?
Akeva : que de menaces, pourquoi tant de méchanceté ? A quoi te servirait de me réduire à néant ? Que t’ai-je fait ? Quand je t’ai rencontrée, je me croyais privilégiée de rencontrer un être fantastique, mais tu ne me fais que du mal.
Nêvè : moi te faire du mal ? je suis en train de te venger de Dikaha et tu oses dire que je ne te fais que du mal ?
Akeva : comment ça me venger ? Je t’ai vu avec lui vous aviez l’air de bien vous entendre.
Nêvè : oui mais ça fait partie de mon plan.
Akeva : tu n’y as donc pas renoncé ?
Nêvè : pas du tout mais quelle idée.
Akeva : s’il te plait je ne veux pas que tu fasses de mal à Dikaha.
A cette parole Nêvè devint furieuse.
Nêvè : Ah non tu ne vas pas encore reculer comme à chaque fois, on avait un accord !
Akeva : non, on n’avait aucun accord, j’étais tellement impressionnée par toi et effrayée par ta colère que je ne t’ai pas contredite la dernière fois, mais je ne suis vraiment pas d’accord avec ce projet, ça ne me correspond pas, je ne suis pas méchante.
Nêvè : aaah tu n’es pas méchante, c’est donc moi la méchante, tu sais ce que la méchante va te faire ?
Nêvè voulu lancer un mauvais sort à Akeva mais un bouclier invisible la protégeait, elle ne pouvait lui faire aucun mal. Frustrée de ne pouvoir l’atteindre, elle lui dit :
Nêvè : de toutes les façons je continue ce que j’ai commencé, il va mourir.
Akéva : Non ! laisse – le vivre.
Nêvè s’éloigna dans un rire glaçant et lança,
Nêvè : qui pourrait m’en empêcher ?
Elle disparut au-dessus des eaux.
Akeva se sentie désemparée. Sur le chemin du retour elle décida d’aller voir Dikaha pour le prévenir du danger, quand elle arriva chez lui il y avait quelques amis, cousins, et Nêvè. Elle salua.
Akeva : Dikaha il faut que je te parle en privé, j’ai quelque chose d’urgent à te dire.
Dikaha : il n’y a plus rien de privé entre toi et moi, donc si tu as quelque chose à dire dis le devant tout le monde.
Akeva eut honte, mais se ressaisie et continua.
Akeva : ok, je veux juste te prévenir que ta copine ne te veut pas du bien, c’est une « mami wata », elle veut te tuer.
A cette phrase les jeunes gens s’étonnèrent, puis progressivement se mirent à rire.
Nêvè prit la parole et dit à Akeva en la prenant de haut.
Nêvè : regarde comme tu es ridicule.
Akeva : je préfère être ridicule plutôt qu’être vindicative comme toi, Dikaha a une maman qui l’aime, des frères et sœurs qui l’aiment, des amis, ils souffriront beaucoup si tu le tues.
Pendant qu’Akeva parlait les rires augmentaient de plus belle, pour empêcher les gens de considérer sérieusement les propos d’Akeva, Nêvè jouait de ses pouvoirs maléfiques, elle distillait comme un gaz hilarant qui donnait un fou rire.
Les rires ne décourageaient pas Akeva, elle continuait de tenir tête à Nêvè. Grace à sa persévérance, la mère de Dikaha qui n’était pas dans le salon et ne subissait pas cette influence maléfique prêta attention à la discussion entre les deux jeunes filles et en fut saisie d’effroi. Discrètement elle sortit de la maison pour aller appeler du renfort. Elle allait dans le voisinage disait « vian’éé djengu a vahandi i nongo munam’ ééé » (venez une sirène veut « prendre » mon enfant). Chacun se munit de tout ce qu’il pouvait pour ne pas être victime des pouvoirs de la sirène. Ils se réunirent et arrivèrent chez Dikaha. Ils surprirent les jeunes et la sirène dans le salon, à leur vue les jeunes eurent peur, il y eut un petit moment de panique, puis le père de Dikaha, Ntojo dit :
Ntojo : que tout le monde garde son calme.
Il y eut un silence, mama Ida la doyenne du village se fraya un chemin et se mit au-devant de la petite foule qui venait de surprendre les jeunes. Elle prit la parole et dit :
Mama Ida : Nêvè, créature des eaux, mami wata, que fais – tu ici parmi les humains, ton royaume se trouve dans l’eau, que fais-tu sur la terre ? qui t’a autorisée à te montrer, et de venir troubler notre tranquillité ?
Dikaha : mama Ida Nêvè n’est pas une mami wata, c’est Akeva qui raconte des inepties pour la discréditer.
La mère de Dikaha, Matota, intervint.
Matota : tais – toi Dikaha ! Ainsi donc tu es si insolent que quand ta grand-mère parle tu contestes ? Est-ce moi qui t’ai éduqué de la sorte ? Si jamais j’ai raté ton éducation je peux la refaire tout de suite, « o banga mba éé » ! Si tu recommences, « na lahandi bwa’va na ndjia » .
Dikaha qui voulait défendre Nêvè se vit contraint de se taire, il le savait s’il désobéissait à sa mère, il n’y a pas qu’elle qui lui aurait administré une correction magistrale, mais tout le village l’aurait roué de coups, même ses amis ; en effet à Mboa – Manga les mamans sont sacrées, personnes ne tolère le manque de respect à une maman sous aucun prétexte. Il se contint et ne dit plus mot. Le silence revint et mama Ida reprit la parole.
Mama Ida : je t’ai posé une question Nêvè, j’attends une réponse.
Mama Ida était pratiquement aveugle, son âge était très avancé, personne ne savait exactement quel âge elle avait, les « nés vers » , mais grâce à son don de clairvoyance elle voyait Nêvè telle qu’elle était vraiment. Tandis que tout le monde voyait grâce aux pouvoirs de Nêvè une jeune fille extrêmement belle, Mama Ida voyait un mélange d’humanoïde et de cyprinoidea. Elle avait un aspect terrible qui révélait la nature de ses intentions, raison pour laquelle mama Ida était ferme avec elle. Nêvè connaissait très bien mama Ida, elle savait que mama Ida était redoutable elle ne pouvait se défiler, elle le paierait trop cher.
Nêvè : Je suis venue pour aider une ingrate.
Akeva : pas du tout !
Retorqua Akeva.
Akeva : Je n’ai rien à voir avec ton projet criminel, je ne t’ai jamais rien demandé.
En entendant cela Dikaha s’éloigna de Nêvè étonné de sa réponse, il voulut lui poser la question « quel est ton projet ?» mais sa mère l’avait prévenu, comme dit le proverbe, « un homme averti en vaut deux », il se retint.
Nêvè : tu m’aurais remerciée après coup.
Akeva : moi ? Te remercier d’ôter une vie ? Jamais de la vie.
Nêvè : ah oui j’oubliais, madame a trop bon cœur, comme une serpillière.
Mama Ida leur coupa la parole et reprit la conversation.
Mama Ida : Nêvè ! à qui veux-tu ôter la vie et pourquoi ? Qu’est ce qui légitimise ta présence et tes actions ?
En effet les sirènes ne peuvent venir et agir dans le monde des humains qu’à la demande explicite d’un humain, sinon leur présence constitue une infraction grave au code des mondes. Nêvè le savait bien, raison pour laquelle elle tenait tant à associer Akeva à ses intensions, n’ayant pour seul but que d’exercer ses pouvoirs maléfiques sur un humain étant donné que dans son monde elle était ordinaire.
Nêvè : je suis venue tuer Dikaha pour venger Akeva.
Dikaha s’éloigna encore plus et mis ses mains sur sa tête, puis sur sa bouche, sur le visage, puis sur le dos, de nouveau sur la tête, il s’écroula ébaubi de ce qu’il venait d’entendre. Sa mère laissa échapper un « ina o mba é » , elle sentit son cœur se crisper tant ces aveux la choquèrent.
Mama Ida : venger Akeva alors que la concernée ne t’a rien demandé ? Elle est même venue jusqu’ici pour t’arrêter mais toi tu insistes pour le tuer pourquoi ? Voudrais-tu déclarer une guerre entre les eaux et les terres ? Tu sais bien quel est le sort réservé aux troubleurs comme toi.
A ces mots Nêvè sembla déstabilisée et se mit à reculer.
Nêvè : d’accord d’accord, calme toi Ida, je vais retourner dans mon monde sans faire aucun problème.
Mama Ida : ah bon ? Tu veux retourner dans ton monde sans faire de problème ? Crois-tu que ce soit comme cela que ça se passe ? Tu viens quand tu veux essayer de tuer nos enfants et ensuite tu rentrerais sans être inquiéter dans ton monde ? Tu rêves, tu vas recevoir une bonne leçon.
Nêvè : attends Ida, une autorité comme toi ne peut s’abaisser à me punir, ordonne à un moins gradé que toi de s’en charger, qui ici aurait le courage de m’affronter ?
Il y eut un silence. Le champ magnétique qui permettait à Nêvè d’avoir une forme humaine faiblissait, on pouvait à présent constaté que ses pieds ne touchaient pas le sol, elle flottait ; impressionnés, personne ne se dévoua. Soudain Akeva dit :
Akeva : moi, je vais t’affronter.
Nêvè surprise de cette réponse cacha son appréhension en tentant d’intimider Akeva ; elle avait essayé une fois d’exercer ses pouvoirs sur elle sans succès, elle se doutait donc qu’Akeva pouvait être redoutable elle aussi. Elle lui dit.
Nêvè : ah bon, la très gentille fifille qui ne veut pas faire de mal à une mouche veut subitement se battre, et contre moi ; tu choisis très mal tes ennemis.
Mama Ida : que le combat commence.
Sur ce mama Ida fit mystérieusement évanouir Akeva, une scène surréaliste se produisit, mama Ida entra en transe, on la porta pour la faire asseoir sur un fauteuil, Nêvè tomba sur le sol comme un mannequin. Certains se demandaient ce qui se passe, Ntojo dit à tout le monde de rester tranquille et d’attendre que Mama Ida et Akeva reviennent à elles. N’dimo le grand frère d’Akeva qui l’avait sauvée du monde de l’eau quand elle était petite, sortit discrètement de la pièce, il avait les clés du monde de l’eau il s’y rendit car il avait peur du dénouement.
Akeva se réveilla dans un monde parallèle qu’elle reconnut, pour y avoir été quand elle était petite, elle se découvrit revêtue en guerrière armée, mama Ida lui dit :
Mama Ida : c’est le moment, corrige-moi cette effrontée !
Akeva vit Nêvè telle qu’elle était, mais ne se laissa pas impressionner. Le combat commença. Par manque d’expérience les débuts du combat furent rudes pour Akeva, elle se faisait malmenée par Nêvè, mais mama Ida lui dit :
Mama Ida : j’ai confiance en toi ma fille, tu peux le faire.
A cette parole Akeva se releva, elle vit N’dimo qui l’encourageait du regard, et là, telle une tempête du désert elle s’abattit sur Nêvè et lui administra la raclée de sa vie. Terrassée Nêvè la supplia de la laisser.
Nêvè : pardon, je regrette mes intentions, tu as gagné s’il te plait laisse-moi j’abandonne le combat.
Mama Ida : oui, on te laisse mais avant jure que le jour où tu essaieras encore de traverser ton monde pour venir chez les humains pour quelque prétexte que ce soit, tu seras condamnée.
Nêvè : oui je le promets, je le jure.
Les habitants de l’eau avaient assisté au combat et furent témoins de la force d’Akeva, ils en étaient tous impressionnés. Le sage du monde de l’eau vint et dit à mama Ida.
Comme vous l’avez constaté, l’illustration est différente, en effet nous avons un nouveau collaborateur, et ensemble nous sortirons l’année prochaine deux bandes dessinées intitulées « Mwibi et le secret des singes étranges » et « le voyage vital de Viovio ».
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