La vie passait sous le même toit, devant le même horizon, dans les mêmes labeurs et les mêmes joies, simples mais salubres, qui mesuraient les désirs aux possibilités et aux réalités et ne poussaient pas aux envies démesurées, dépassant les fortunes, les situations, les us et coutumes. On allait ainsi du berceau au lit nuptial, du lit nuptial au cercueil, non point exempt de soucis, d’épreuves et de douleur, lot de l’homme ici-bas, mais sans le regret d’une existence cahotée et souvent manquée. Quand ceux que l’on avait fait naître vous fermaient les yeux, on mourait dans la certitude qu’ils garderaient avec votre mémoire la tradition qui vous avait été à vous-même léguée. Et c’était ne point mourir tout entier.
Joseph de Pesquidoux
Pour la terre, 1942
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