La rentrée des classes Le lundi 3 septembre 2018, nos enfants reprendront le chemin de l’école. Comme chaque année, certains resteront chez-eux. Ils sont obligés d’attendre que leurs parents, plus humbles, en proie à des difficultés économiques, fassent le nécessaire miracle pour donner corps à l’ambition de leur scolarisation, de la poursuite de leurs études.
Si la rentrée génère du stress, constitue une épreuve, essentiellement à cause du renchérissement des prix des fournitures scolaires, des produits de première nécessité, de l’écolage, du transport en commun, en grande partie à cause de l’anarchie des « bout sikwi », les parents, héroïques, louables, continuent de croire dans les vertus de l’éducation comme moyen de mobilité sociale.
Leur foi en l’avenir n’est pas apprécié à sa juste valeur. Ils se saignent, mais l’État, en contrepartie, ne garantit pas la qualité de l’éducation. L’État a abdiqué son autorité, sa responsabilité morale en axant sa régulation sur une exigence de qualité pour des écoles tant publiques que privées. Le problème est connu, au point que personne ne sourcille quand l’incompétence de beaucoup trop d’enseignants est évoquée, quand le ministre de l’Éducation nationale a annoncé lundi dernier le recyclage de 70 % des enseignants du secteur public, quand après une décennie d’études, beaucoup trop d’enfants traînent des lacunes dans des matières de base.