Les Abénakis considéraient la forêt comme un milieu de vie où l’espace territorial était associé aux cycles des saisons. Cet espace faisait pour ainsi dire corps avec l’environnement naturel, et ce sont les contraintes de ce même environnement qui en déterminaient les limites. Les Abénakis cultivaient la terre dans des villages semi-sédentaires situés en milieu forestier. Leur agriculture, principalement celle du maïs, imposait de déplacer leur bourgade après une quinzaine d’années. Ils faisaient également la cueillette de fruits sauvages lorsque la saison et l’environnement s’y prêtaient. Leur espace vital se limitait aussi aux abords des lacs et des rivières où ils avaient un meilleur accès aux ressources fauniques. En hiver, des groupes familiaux pouvaient franchir de grandes distances, pour accéder à des territoires de chasse éloignés des bourgades. Évidemment, la présence de ressources fauniques à peu de distance des campements volants était primordiale pour la survie des groupes de chasse familiaux. Il faut comprendre, cependant, que seuls les individus ayant une capacité physique suffisante participaient aux grandes chasses hivernales. Les autres membres des familles qui demeuraient à la bourgade, consommaient le petit gibier des alentours et les réserves issues de l’agriculture saisonnière. Par ailleurs, lorsque les Abénakis se déplaçaient sur de plus grandes distances, c’était habituellement de façon systématique et vers les mêmes endroits. Somme toute, la survie imposait tout de même des restrictions quant aux allées et venues au cœur des grands bois et des sentiers coutumiers jalonnaient l’espace traditionnel autochtone. Les Abénakis n’erraient pas dans l’immensité de la forêt à la recherche de nourriture. Leur mode de vie semi-sédentaire impliquait plutôt une relative sédentarité dans des bourgades stationnaires et un nomadisme à travers les espaces saisonniers.
L’espace territorial Abénakis se reflète aussi dans l’organisation de leur société. Comme chez la plupart des Algonkiens de la forêt, il y a des espaces réservés aux petits groupes de chasse familiaux et un espace géographique plus large; celui du regroupement en bande ou en bourgade. Au cumulatif, la bourgade disposait d’un espace forestier beaucoup plus large que le simple groupe de chasse. Cette conscience extensive de l’environnement, à la fois spatiale et sociale, serait à la base de l’idée de nation à l’intérieur même de la société algonkienne. Les limites de l’espace territorial d’une nation étaient établies en fonction de la présence de ressources fauniques suffisantes pour assurer sa survivance, mais aussi en fonction de la capacité de ses membres à occuper ou à défendre le territoire. Il faut comprendre, cependant, que les Abénakis étant aussi des agriculteurs, c’est la bourgade qui représente le principal lieu d’ancrage de la nation et qu’elle en est le centre. Les territoires de chasse hivernale constituent pour leur part des marges territoriales qui sont des extensions saisonnières de la bourgade. La bourgade est elle-même subdivisée en cabanes qui abritent généralement une famille élargie composée d’environ 16 à 20 personnes. Chez les Abénakis , l’idée de « petite nation » convient certainement aux regroupements en bourgade de plusieurs familles de chasseurs. D’ailleurs, au 17e siècle, les nombreuses bourgades faisaient partie d’un vaste ensemble socioculturel.
Les frontières entre les groupes, ou par extension les nations, étaient la plupart du temps délimitées par les bassins versants des principales rivières. D’autre part, il existait aussi des lieux de rassemblement de commerce avec d’autres nations. Ces lieux de « rendez-vous » saisonniers étaient localisés habituellement à un carrefour nautique relativement éloigné. En fait, les réseaux hydrographiques des principales rivières représentaient les voies de communication.
Bien que les Abénakis pratiquaient une agriculture de subsistance, dans des bourgades relativement permanentes, le nomadisme saisonnier et par extension la prédation demeuraient essentiels à la survie des communautés. Aussi, en considérant qu’une nation pouvait être plus petite ou plus grande, le nombre de bassins versants associés au territoire d’une même nation pouvait varier. Évidemment, la capacité porteuse de l’environnement en matière de ressources fauniques était aussi un facteur déterminant dans la représentation traditionnelle du territoire.
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Super ton petit cours d histoire sur les ancêtres canadiens et très instructif je ne connaissais pas
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