Il y a encore trois semaines, je parlai de vous en croisant les doigts pour votre rémission.
Il y a 19 jours, voyant votre état de santé s'améliorer, je m'étais même permis ce commentaire...
C'était sans compté sur cette foutue année 2018...
Je me tiens à présent devant vous, le cœur plein de chagrin et de regret... Quand je vous ai vu à l'enterrement de votre mari il y a 3 semaines, j'étais loin de me douter que ça serrait la dernière fois.
L’aumônière lance la musique que nous avons sélectionné ma femme et moi.
A travers cette musique venant d'ailleurs, j'imagine le pays qui vous a vu naître. Ce pays dans lequel vous aviez perdu deux de vos fils à cause de la famine. Ce pays dans lequel vous vous étiez battu avec votre mari pour faire survire vos enfants. Ce pays que vous aviez du fuir pour échapper à la folie des hommes.
Ce pays, cette culture et cette langue que je ne connais me touche, car je vous imagine à présent rejoindre un Cambodge débarrassé de sa pauvreté, sa corruption et ses peurs.
Malgré cette distance, la mort nous réunis tous malgré nos différences.