Il sème le trouble !

Aujourd'hui, je vous propose de vous attarder au bord d'une piscine et d'aller chez le coiffeur !

C'est qui ? Leandro Erlich est un artiste incroyable à mes yeux non attendez, je devrais plutôt dire : Un artiste qui sème le trouble !
Lisez ce petit article et vous allez certainement mieux comprendre l’expérience perceptive que nous propose cet artiste argentin d'une quarantaine d’années.

C'est quoi? des installations

Swimming Pool by Leandro Erlich, Photography by Juan Lin

il s'agit ici d'une installation permanente "Swimming Pool "

C'est où ? au Musée d'Art Contemporain du 21ème Siècle, Kanazawa.
Si vous en avez envie, cet été à Paris à la Défense plus précisément (pour célébrer les 60 ans du quartier, du 5 juillet et jusqu’au 21 octobre prochain) Leandro Erlich nous proposera une surprise visuelle.

ci dessous Audrey Lamy et Loup-Denis Elion sur le Bâtiment exposé au 104

photo Paris Match| Publié le 18/02/2012

Les installations de Leandro Erlich sont composées d'éléments architecturaux. Ses espaces à l'échelle humaine nous sont familiers : salon de coiffure, piscine, cabinet du psychologue, cage d'ascenseur...

L'artiste argentin nous plonge dans des espaces architecturaux grâce a certains phénomènes optiques où il se joue de nos sens. Pour exemple dans son salon de coiffure à l'aide de différents procédés tels l'utilisation du miroir ou la création de salle identique créé symétriquement derrière un faux miroir il nous questionne sur la réalité et l'illusion. Contrairement à ce que l’on ressent intuitivement, ici « le reflet » du salon ne correspond pas directement au « réel ». Ici la salle n'est pas comme notre cerveau nous l'indique, le reflet dans le miroir, mais une pièce semblable !


© Foto: Haupt & Binder

Ce glissement met à jour le jeu des mécanismes intellectuels à l'œuvre dans l'élaboration de notre rapport au réel, une situation critique au regard de laquelle "voir équivaudrait à ne plus rien voir"
pour reprendre Didi-Hubermann

Didi-Huberman Georges, « Celui qui inventa le verbe "photographier" », in : Phasmes. Essais sur l’apparition, Paris, Les Editions de Minuit, 1998, p.55.

Ces « images » ambiguës forcent notre cerveau à prendre des décisions qui nous renseignent sur sa façon de percevoir le monde.

Il nous interroge sur la muabilité de notre regard. Il devient difficile pendant un court instant, pour le spectateur de distinguer de quel espace il s'agit, est-ce l'artiste qui nous illusionne ou nos sens qui nous trompent ?
Le spectateur expérimente, l'écart entre réalité matérielle et réalité psychologique.
Leandro Erlich nous renvoie à notre propre fonctionnement, il nous fait explorer notre capacités d'observation et de perception de l'espace.
Au delà de l'effet trompe l'œil l'artiste ne nous propose t'-il pas une fiction?
Le cadre blanc « miroir » donne l'apparence qu'il y a reflet, or ce reflet n'existe pas. Nous reconstruisons la réalité ainsi le cadre blanc, est assimilé au miroir fictionnel, nous sommes face à un leurre.
Ce qui nous interroge ici, c'est que l'installation de Erlich porte sur les frontières entre le fictionnel et le non-fictionnel. On peut observer dans son travail l'imbrication réalité/ fiction.
Que dit cette œuvre de notre rapport au monde sur sa fiction, sa réalité ? Ne rend -elle pas compte de notre confusion ?
Ainsi l'artiste utilise plusieurs types d'illusions pour rappel: Des mécanismes à l’origine des illusions d’optique ont été localisés un peu partout le long des voies visuelles. Si certaines prennent naissance dans la rétine, la plupart sont cependant le fruit du travail de reconstruction de l’image de notre cortex....

Pour aller plus loin vous pouvez consulter le site de l'artiste http://www.leandroerlich.art/