A l'approche de Maratua, un atoll indonésien situé à une centaine de kilomètres des côtes de Bornéo, un petit sourire de satisfaction me vient après un rapide coup d'œil à mes instruments de navigation. Enfin mes cartes sont fausses! J'attends ce moment depuis que j'ai quitté La Papouasie Nouvelle Guinée, là où les cartes avaient plus de 5kms d'erreur dans les endroits les plus reculés du pays. Depuis, les cartes asiatiques sont très souvent d'une exactitude irréprochable. Une nécessitée due à la sur-fréquentation de ses eaux. Cette petite donnée, qui agacerait plus d'un marin, est pour moi le signe annonciateur d'un retour tant espéré dans un coin reculé où les hommes auraient peut-être laissé une empreinte moins visible que chez leurs voisins du Nord. La passe, inconnue sur mes cartes marines, est à l'endroit indiqué sur les clichés de Google Earth! Il est temps de pénétrer de nouveau dans le rythme d'un quotidien oublié depuis La Mélanésie.

_{Mosquée locale}

L'APPROCHE

Un peu en avance, Aurora patiente depuis la fin de la nuit au large de Maratua, attendant que le soleil lui éclaire le passage vers le cœur de l'atoll. C'est perché en haut du mat, que je distingue enfin la passe inconnue des cartes marines. Le courant y est digne de celui d'un rapide, créant de belles vagues alors que le vent est inexistant. Dans de pareils moments, on en viendrait à avoir la foi, à force de prier pour que le moteur n'est pas la mauvaise idée de lâcher, ici, maintenant... Sans moteur, Aurora serait jetée contre le premier récif comme un vulgaire tronc dérivant. C'est à se demander comment faisaient les anciens aux temps où pistons et bielles n'existaient pas encore... La quiétude de l'endroit me donne le sentiment d'avoir passé le seuil d'une porte, et d'être rentré dans une pièce parfaitement reposante. Un lit de sable douillet a été dressé pour accueillir la pioche de la belle, et le plan d'eau m'assure des nuits sans roulis. Enfin! Un rapide tour d'horizon me laisse découvrir 3 petits villages et quelques îlots isolés sur l'un desquels un hôtel semble s'être implanté. De parts et d'autres j'y trouverai un accueil adorable et une aide précieuse pour mon ravitaillement en carburant et en nourriture.

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UN VILLAGE DU MONDE...

La couleur du drapeau change, la langue aussi, la forme des bateaux n'est plus tout à fait la même, mais dans ces villages reculés, la vie reste identique que l'on soit sur Hermit Group en Papouasie, Cagayan Islands aux Philippines, ou ici à Maratua. Le centre d'activité premier reste la pêche. Certains partent de nuit sur les plus gros bateaux, d'autres, funambules, sont spécialistes des platiers en se tenant debout sur de frêles embarcations, les traditionnalistes partent à la rame pêcher à la ligne, et quelques opportunistes s'essaient au filet en tentant d'y rabattre le poisson à grands coups de bâton dans l'eau. Au village, le poisson sèche sur le ponton, les femmes s'activent aux cuisines, quelques boutiques offrent les produits de première nécessité et le bateau de transport scolaire revient de l'autre bout de l'atoll où se trouve la seule école primaire. Ce qui me fournit ma dose hebdomadaire de "coucous" en moins de 5 minutes! Les conversations tournent autour de mon voyage dont la condition solitaire étonne tout le monde, et de l'atoll que je cherche à connaître. Ces rencontres font désormais légion dans mon voyage, mais je n'en suis toujours pas lassé.

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MARATUA A SUIVRE...

Davantage sur mes escales à Bornéo en français:
https://steemit.com/fr/@marc-allaria/borneo-stop-6-kinabatangan-river

More about my stops at Borneo in english, here:
https://steemit.com/travel/@vcelier/borneo-kinabatangan-river-by-marc-allaria-translated-from-french

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