Tbilissi, survivante et constructive

Tbilissi, moderne au riche passé

^{La cathédrale de la Trinité}

Comment quitter ce pays si positivement surprenant qu'est la Géorgie sans consacrer quelques mots à sa capitale au nom imprononçable : Tbilissi, voir illisible pour nous, lorsque vêtue de son magnifique alphabet : თბილისი.

Historiquement située sur les grandes routes de commerce, dont celle de la soie, la ville a connue de très nombreuses invasions et occupations étrangères. Ce mixage de population et de culture, ce long et complexe passé, ont laissés leurs empreintes indélébiles. Evidentes ou mystérieuses, parfois impénétrables voire même ésotériques chacun en lira ce qu’il veut ou ce qu’il peut. A l’opposé de certaines régions de Géorgie, dont j’ai parlé dans mes articles précédents, la capitale est une ville moderne.

C'est souvent par elle que commence la découverte du pays, je n’ai pas fait exception à la règle en arrivant à l’aéroport, dans un esprit de conquête, très pacifique.

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Un zeste d'histoire

La légende veut que se soit au cours d’une partie de chasse dans les forêts profondes qui couvraient la région à cette époque, qu’un roi découvre des sources chaudes et décide de fonder une ville. Avec beaucoup d’imagination il l’appellera Tpili ce qui veut dire « Chaud ». Elle fût longtemps appelée Tiflis et c’est Staline, dont on rappellera qu’il est d’origine Géorgienne (né à Gori) qui a imposé le nom en Géorgien qu’elle porte toujours aujourd'hui.

Beaucoup d’eau à coulée depuis dans la rivière Koura qui traverse la ville, mais Tbilissi reste un voyage dans le temps, si l’on veut se donner la peine d’observer et de comprendre les marques du passé. L’histoire de la Géorgie et de sa capitale fusionne avec celle des invasions, Russe dans un passé récent, mais également Perse, Arabe, Turque, Mongole pour ne parler que des plus connues.

L’influence Perse m’a immédiatement saisie, je n’avais pas lu de guide, je ne m’y attendais pas. Pour moi la Géorgie c’était l’URSS puis sa laborieuse indépendance. Je ne sais pas, ou plus, pourquoi et comment cette sensation m’a envahie mais je suis persuadé que si vous avez déjà voyagé en Iran, vous ressentirez la même chose. En visitant ensuite vous découvrirez des signes plus tangibles mais je me souviens que ce fût ma 1er sensation, je me suis dit immédiatement, les Géorgiens c’est un mélange étrange (au sens très positif du terme) entre Russes et Iraniens. Je n’ai aucun doute sur l’aspect restrictif, purement subjectif, de mon affirmation mais il s’agit juste de ma sensation à ce moment là.

Comme tous les grands empires, les Perses, les Arabes, les Mongols, les Turcs … ont fait en Géorgie ce qu’ils ont fait ailleurs. Certains ont amené une organisation sociale, des constructions, souvent religieuses mais pas toujours, d’autres ont juste amené le chaos, on ne citera pas de nom. Pour les Russes c’est un peu différent dans la mesure ou Staline était Géorgien on ne sait plus trop qu’en penser. En tout cas c’est de cette époque que date les constructions modernes, la Géorgie bénéficie d’un meilleur climat que Moscou ou St Petersbourg, et Tbilissi a vue arriver des personnalités, rien de moins, entre autres, qu’Alexandre Pouchkine ou Léon Tolstoï.

Tblissi ... pour le plaisir

Si la période Russe a permis la construction d’une ville moderne, c’est au XIXème siècle que Tbilissi devient cosmopolite et se peuple de monuments. Diversité ethnique, culturelles et religieuses, la ville joue un rôle politique d’importance. Ceux sont ces monuments que l’on visite aujourd’hui lorsque l’on veut entrevoir et apprendre. Ils sont trop nombreux pour en faire une liste, et cela n’aurait aucun sens sinon d’ennuyer le lecteur, mais il est intéressant de faire ressortir certains aspects.

Bien que la religion officielle soit l’orthodoxie, une des caractéristiques de Tbilissi est d’abriter, dans l’espace restreint de son centre ville historique, des monuments de nombreuses confessions différentes. A une époque où l’idée de tolérance est parfois dépassée et par celle de diviser, d’imposer, de détruire ou d’empêcher de construire, il est intéressant de voir cohabiter des églises orthodoxes, catholiques, mosquée et synagogue. Il paraît même qu’il existe un temple Zoroastrien, cette religion monothéiste de l’Iran ancien.

Discutant devant un thé, on m’assura que la mosquée, il n’y en a qu’une malgré le poids de l’Islam dans le passé, était la seule au monde ou priaient ensemble sunnites et chiites. A vérifier, j’en doute un peu, je n’ai jamais lu cela ailleurs, je n’ai pas non plus le bagage intellectuel suffisant dans la matière pour en juger. Vrai ou faux, cela donne une idée d’une mentalité et d’une ouverture d’esprit pour le moins intéressante.

Mais on n’est pas venu jusqu’ici pour s’occuper seulement de religions et de monuments, profitons un peu. Profitons des bains, ambiance orientale dans une architecture aux essences Perse, eau sulfureuse chaude, on peut louer un bain privé ou aller aux bains collectifs. Ils sont alimentés par la source chaude dont la découverte, dit la légende, à déclencher la création de la ville. Profitons des heures chaudes pour vagabonder dans et aux alentours du jardin botanique, au pied de la forteresse, avec ses plantes, ses arbres, sa rivière et sa cascade. Un endroit où se reposer de la ville pour quelques heures.

Profitons des débuts de soirée où les « fontaines dansantes » s’animent au son et au rythme de la musique. Jeu d’eau, jeu de couleur, musique, le tout dans un parc piétonnier où se promènent les familles. Profitons de la gastronomie Géorgienne et de ces vins. Profitons des sorties nocturnes très chaleureuses. A l’époque on trouvait entre autres de nombreux club de jazz. La nuit les monuments sont éclairés ce qui les mets en valeur, pas seulement les monuments religieux, également le pond, les fontaines, la forteresse.

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Tbilissi, vous l’aurez compris, et la Géorgie en général … je conseille !