La Saga PLOUF [Episode 15] : Première manche!

NB: toutes les photos sont prises pendant la course soit par le bateau comité soit par moi.

Bref résumé des épisodes précédents

En janvier 2016, on me donne un bateau, un tout petit voilier. Un rêve de gamin. Il s'appelle Plouf. Et justement le canote est dans un état pas possible et je n'y connais pas grand chose à part voiler. Je vous raconte le parcours que j'ai mené avec ce petit bateau, devenu mon quatrième bébé! Après maintes rénovations et sorties en mer, il est venu temps d'aller faire des régates!

Episode 15 : Première manche!

Ce qui est intéressant dans une régate sur une large zone, c’est que tu peux mettre en place ta stratégie de route et c’est en fait là que tout se joue. Tristan a mis en route une application GPS et positionner les bouées à passer sur son portable. On va optimiser notre parcours. Déjà une heure de course, on est 5 ème et la première bouée est juste là. Problème : va falloir empaner.

En voile, tu as deux solutions pour changer de bord, soit tu fais un virement de bord, soit tu empanes. Le premier est plus élégant et surtout sécurisant car tu es face au vent. Le deuxième avec beaucoup de vent, c’est casse gueule. On le sait avec Tristan. On sait que le passage de la bouée, ça va être chaud. D’ailleurs le bateau comité ne nous quitte pas. Il reste sur zone. A l’intérieur, ils savent aussi que pour Plouf la manœuvre est chaude. J’ignore encore à ce moment que le matin, les organisateurs ont hésité à nous laisser partir considérant que les conditions étaient trop limites pour mon petit Plouf. Mais Yann sait qu’on navigue bien et que je ne paniquerai pas. alors on nous a laissé prendre la mer.

Bref, maintenant il faut empaner! Et ça tombe bien, je suis sorti la semaine d’avant avec Nico, prof à l’école de voile et il m‘a montré une super astuce de pro. On va s’en servir. On va se faire secouer, mais ça devrait passer. Et en effet, le bateau a pris une grosse claque au moment du changement de bord, largement atténuée par l’astuce de Nico. En clair, c’est passé. Maintenant on est au travers et là Plouf va envoyer. Go!!!!

Naviguer sur Plouf est très physique. D’abord parce que c’est un bateau qui gite beaucoup (gité = penché) et nous sommes au rappel en permanence. J’en ressortirai d’ailleurs avec une bonne tendinite sur le genou droit. Mais pour l’heure, nous n’avons pas le temps de nous plaindre. On est chaud et dans l’action. La deuxième raison pour laquelle Plouf est très physique réside dans son gouvernail. Contrairement aux first 18, ce n’est pas un safran mais bien un gouvernail et toute la force appliquée sur la coque, tu la récupères dans la barre. C’est épuisant et on se relaye régulièrement. Mais on ne lâche rien et nous arrivons à la bouée finale du matin en 6ème position.

Et je dois avouer qu’on est plutôt content de notre matinée. Les first 18 ne disent rien mais en clair, nous n’avons pas démérité. Surtout que cerise sur le gateau, nous avons non seulement navigué dans des conditions limites pour le bateau, nous sommes loin d’être ridicules avec cinq minutes de retard sur le premier mais nous avons 10 maquereaux! Et oui, j’ai mis la ligne de traine au passage et la matinée a été un festival pour la pêche.

Tristan ne cautionne pas cette petite partie de pêche concomitante. Et pour cause, chaque fois que la planchette remonte à la surface, signe que le poisson est hameçonné, il faut ralentir le bateau pour récupérer les bestioles. En plus, je suis doublement chié, je les vide (c’est interdit) et je les prépare pendant qu’on régate. Tristan braille à chaque fois! Papa, on est en course!

Il est midi. On est bien rincé au propre comme au figuré. Il fait beau. On range le bateau et on met à sécher nos vestes et les gants sur la baume. Le pique nique va faire du bien parce qu’il reste encore l’après midi à se faire!