La Saga PLOUF [Episode 7] : Ne jamais baisser les bras

En janvier 2016, on me donne un bateau, un tout petit voilier. Un rêve de gamin. Il s'appelle Plouf. Et justement le canote est dans un état pas possible et je n'y connais pas grand chose à part voiler. Je vous raconte le parcours que j'ai mené avec ce petit bateau, devenu mon quatrième bébé! Ces derniers jours, nous avons fini de préparer le jour J pour le nettoyer... Jour J donc! Sauf que tout ne se passe pas comme prévu!

Parfois, les réalités techniques anéantissent instantanément ton excitation. Alors que la journée avait bien commencé avec une prise en main à 100% du port pour mettre Plouf en place, là, revenu sur l’aire de carénage, nous découvrons avec René l’ampleur du boulot. Il y a 5 centimètres de coquillages très durs sur cette putain de coque. Je commence à mieux comprendre l’utilité des grattoirs. René semble confiant. Avec 250 bars, ça va dégager aussi sec!

La machinerie est installée dans un bungalow juste au dessus. Yann m’a donné un badge spécial qui la met en route. Quand le voyant passe du orange au vert, on appuie dessus et il n’y a plus qu’à jouer avec la lance. En surface, c’est simple. J’appuie donc une première fois et le bouton passe à l’orange. J’attends le vert pour réarmer. 5 minutes. 10 minutes. Et toujours pas de vert. Il est déjà 10 heures et vue l’ampleur du chantier, j’ai hâte de démarrer.

10h15, le bouton toujours orange, je me décide à rappeler la Capitainerie car cela me parait bien long pour passer au vert. Yann à l’autre bout du fil me confirme. Il arrive dix minutes plus tard et ouvre le bungalow. Il vérifie tout : les vannes, les pressions, les moteurs… Tout semble pourtant en ordre. Pas tant que ça en deuxième instance. Vérification faite, une des deux pompes est HS. Ca commence décidément bien. En clair, on a pas de Karcher. Et l’heure qui défile. Je n’y connais pas grand chose, c’est certain mais gérer un planning travaux, c’est mon métier et ça je maitrise. Là, on est carrément à la bourre. Les enfants vont arriver qu’on aura toujours pas commencé le nettoyage et à 16h00, la mer sera remontée.

Zen. On reste zen. Je ne peux que m’en remettre à Yann pour un miracle. Toujours imperturbable, il prend les choses en main encore une fois. Il va aller chercher le Karcher thermique à l’atelier et il revient. Un quart d’heure plus tard, la camionnette du port réapparait et le Karcher Mobile sur roue avec. Yann le raccorde et le met en route. Ca fait un de ces barouffes! Mais surtout, nous n’aurons que de l’eau froide et 165 bars. Selon le maitre de port, cela va le faire, ce sera juste un peu plus long.

René attaque. Lance en main, il commence le décapage. Et il va falloir se faire une raison rapidement : la puissance n’est pas suffisante. Yann nous indique que l’on devrait commencer par le gratter, racloir et marteau en main! il nous montre comment faire pour ne surtout pas abimer la coque. On s’y colle également. C’est que ça accroche ces putains de concressions et coquillages… 11h30, le plus gros est enlevé. On y va par passe. Un coup de Karcher, un coup de grattoir. A midi, le bateau est à poil pour ainsi dire. On est rincé de la tête au pied, au propre comme au figuré. On a chaud. On a soif aussi.

Midi, les enfants ne sont toujours pas arrivés. Il y a des fois, ils m’énervent. C’est le jour J, le plus important bon sang! Et ces messieurs dames font la grasse matinée. Je leur envoie un texto un peu assassin. Rendez-vous au chaland pour manger un plat en terrasse au soleil. Dans dix minutes. Merci. Non mais c’est vrai quoi! Ils font chier! J’ai juste envie de partager tout ça avec eux. Et si on allait boire un coup?