Le sauvetage en quelques mots
Au sein de la SNSM, il y a deux catégories de sauveteurs : les embarqués, c'est à dire ceux qui interviennent en mer comme moi (canotiers, plongeurs, nageurs, patrons, radio navigation etc...) et les brigades de plage qui comme leur nom l'indique, surveillent les plages et réalisent les premiers secours.
Tout cela fait beaucoup de monde, tous bénévoles pour les embarqués, et nécessite donc d'être formés à la chaine des secours. Car nous venons tous d'univers professionnels très variés! Et c'est donc mon article d'aujourd'hui.
Les Formations de secourisme : jusqu'au PSE2
La notion de premier secours est une notion qui ne comprend aucun acte médical, mais un ensemble d'actes et de procédures à mettre en oeuvre dans la chaîne des secours face à une victime pouvant présenter divers problèmes. Ces actes et procédures sont bien évidemment encadrés par un médecin à distance qui suit les opérations, le plus souvent le médecin régulateur du SAMU, ou pour ce qui est de la SNSM, les médecins régulateurs de Brest au travers du Cross Corsen qui centralise et coordonne en France tous les secours en mer.
Indépendamment des Sauveteurs en Mer ou des pompiers, les formations au secourisme comportent trois niveaux :
- le premier secours dit individuel (PSC1)
- les premiers secours en équipe Niveau 1 (PSE1)
- Les premiers secours en équipe Niveau 2 (PSE2)
Le premier niveau est un module de 7 heures qui est très commun puisque de nombreux salariés d'entreprises l'ont suivi dans le cadre de leur activité professionnelle. Bien que pertinent, cette formation très courte donne simplement une idée pour faire un bilan et prévenir au mieux la chaine de secours, avec éventuellement recours à un massage cardiaque.
Le deuxième niveau, comporte 70 heures, et reprend le premier niveau très en profondeur, mais surtout en équipe et avec du matériel complémentaire (oxygénation, masques, matériels pour prendre les constantes). La notion de bilan est extrêmement détaillée tout autant que sa transmission efficace au poste centralisateur.
Le troisième niveau, également de 70 heures reprend donc le deuxième et le complète par l'utilisation de matériels complémentaires, de situations plus importantes sinon tragiques et comprend un long apprentissage des gestes et matériels pour pouvoir transporter une victime atteinte de divers traumatismes sous l'autorité du médecin régulateur. Ce module aborde également la prise en charge de la détresse de la victime et définit clairement la notion de chef d'équipe.
En ce qui concerne les interventions dites embarquées, il est idéal sinon obligatoire d'avoir des équipiers de ce niveau pour gérer les victimes récupérées avant leur prise en charge médicalisée. Le matériel normalisé dans nos vedettes est donc particulièrement étudié dans le cadre de ces formations.
Si ces formations diplômantes et enregistrées en Préfecture ont un tronc commun, elles sont également amendées pour tenir compte des spécificités. Les pompiers travailleront plus les problématiques routière ou de brûlure, alors qu'au sein de la SNSM, nous allons aborder plus en profondeur les hypothermies et les différents stades de noyade. En fait chaque corps de secours adapte le module de base à sa spécificité et à la dotation dont il est pourvu.
Chaque année, le plus haut degré obtenu doit être "recyclé" en participant à une journée de remise à niveau de 8 heures. Le niveau atteint dans ce cas est donc prolongé pour une année supplémentaire et déclaré en préfecture. Ce week-end donc, j'assistais à la formation PSE2 pour la SNSM des Côtes d'Armor.
Bien évidemment, comme les photos le montrent, il y a beaucoup de théorie et d'apprentissages des gestes, répétés plusieurs fois. Vidéo projection et apprentissages des gestes laissent ensuite place à des entraînements "en situation". Les élèves en formation sont donc évalués sur ces scenettes sur :
- leur capacité au diagnostic
- préparer le tout premier bilan (dit circonstanciel) et le transmettre à la chaine de secours (ce qui permet de mettre en route les aspects plus techniques ou médicalisés) et d'avoir en ligne un médecin régulateur qui prend seul les décisions médicales
- organiser son équipe et mettre en oeuvre les premiers gestes appropriés (au besoin avec l'accord du médecin régulateur).
Si la partie théorique est bien évidemment imposante, la mise en situation (les deux dernières photos) peut s'avérer un peu stressante mais elle nous prépare activement à la réalité des situations que nous pouvons rencontrer au sein de nos actions SNSM.
Nos formateurs sont issus de la SNSM et ont une longue pratique du secourisme. Très investi, pour ne pas dire passionnés, c'est un bonheur d'apprendre à leurs côtés! Et même si on doit sacrifier 4 week-end dans l'année pour suivre ces formations, on en ressort vraiment positifs! Ce d'autant qu'au sein des formés, il peut y avoir des médecins, des urgentistes qui complètent avec leur propre expérience (et oui même eux doivent passer ces formations).
Pour conclure ce billet, je rappelle que le sauvetage en mer est gratuit (sauf le remorquage des bateaux) et qu'il vous permet de toucher l'engagement réel des bénévoles que nous sommes! Alors n'hésitez pas à nous soutenir avec vos dons!
C'est vraiment fou de se lancer dans l'aventure et dans ces formations !
En tout cas, toutes mes félicitations pour ce choix et cette motivation à aller jusqu'au bout d'une idée pour apporter de l'aide à autrui !
Belle semaine,
Laurent
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On ne peut que vous féliciter devant tant de volontarisme ! Upvoté à 100% !
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bravo pour ce que vous faites tant au niveau des sauvetages que des formations ! quelle belle énergie au service d'autrui !
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