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Il existe en Algérie, un des premiers berceaux de l'humanité, plusieurs sites ont été découverts, dans le Sahara qui était alors moins sec et où s'étendaient de vraies savanesL 2.

Au Nord du pays, il existe de nombreux sites représentatifs du Paléolithique inférieurL 3, tel que celui d'Aïn El Ahnech, près de Sétif, où les plus anciens restes d'hominidés en Afrique du Nord ont été attestés. Le site est considéré comme le plus ancien gisement archéologique d'Afrique du Nord. L'âge des vestiges est évalué par archéomagnétisme à 1,8 million d'années, coïncidant avec la période présumée de l'apparition de l'Homo habilis2,3. Toutefois en 2018 sont mis au jour les gisements de pierre taillées les plus anciens d'Algérie sur le site d'Aïn Boucherit, au sud-est d'Alger, gisements vieux de 1,9 million d'années à 2,4 millions d'années4.

Le site acheuléen de Tighennif, dans la wilaya de Mascara, a livré des vestiges dont l'âge est évalué entre 800 000 et 400 000 av.J.-C. Parmi ces vestiges, composés essentiellement d'ossements d'animaux et d'objets de pierre taillée, les archéologues ont découvert les ossements d'un Hominidé qui ont conduit à la définition de l'Atlanthrope (homme de l'Atlas), aujourd'hui considéré comme un Homo erectus5,6,7. L'homme de Tighennif est considéré comme le plus ancien représentant connu du peuplement de l'Afrique du Nord8.

Peinture rupestre du Tassili n'Ajjer datant d'environ 10 000 ans.
L'Atlanthrope vivait de la cueillette et de la chasse et se déplaçait fréquemment dans sa quête de nourriture. Il a occupé le Maghreb central durant plusieurs millénaires et fabriquait des bifaces et des hachereaux ainsi que plusieurs autres types d'outils9. Homo erectus disparaît vers 250 000 av. J.-C., après près de 2 millions d'années de présence. L'Algérie est alors exclusivement peuplée d'Homo sapiens, originaires de la corne de l'Afrique, qui occupent le Maghreb central pendant 150 siècles, de 250 000 à 50 000 av. J.-C., soit jusqu'à la fin du Paléolithique moyen. À partir de - 50 000 et jusqu'à - 20 000 av. J.-C., l'Acheuléen cède la place à l'Atérien10,11.

Le Paléolithique supérieur révèle des restes de la culture de l'Atérien et de celle de l'IbéromaurusienL 3. L'Atérien a été défini à partir de vestiges mis au jour dans le site éponyme de Bir el-Ater, dans la wilaya de Tébessa. Il s'étend jusqu'à la révolution néolithique vers 7 500 av. J.-C. L'Homme de Néandertal a longtemps été considéré comme l'auteur de l'Atérien mais cette espèce est désormais perçue comme exclusivement eurasiatique. Il est probable que des Homo sapiens archaïques aient produit les outils atériens12. Durant cette période, vers 20 000 av. J.-C., de fortes pluies tombent au Sahara et au Nord de l'Algérie, qui connaissent alors un climat très humide favorisant le développement des populations d'éléphants, de girafes, de rhinocéros et autres, que les Atériens chassent en grand nombre13.

Vers 20 000 av. J.-C., apparaît la culture dite parfois de « l'homme de Mechta Afalou » qui s'épanouit surtout sur la côte et dans la zone tellienneL 2. Pour désigner la même réalité humaine, et pour la même époque, on a parfois parlé de culture « ibéro-maurusienne » parce qu’on avait pensé trop hâtivement qu’elle chevauchait entre l'Espagne et le Maghreb, cette culture est ensuite parfois qualifié de « Oranien » puis « Mouillie » ou « industrie de la Mouillah »L 4.

Néolithique

Antinea, vers 4000-3000 av. J.-C.
L'Atérien disparaît vers 7 500 av. J.-C., lors de la révolution néolithique. Avec cette révolution apparaissent des sociétés sédentaires qui produisent leur nourriture grâce à l'agriculture et à la domestication. En Algérie, cette révolution débouche sur la civilisation capsienne14,15. Cette culture aussi appelée « protoméditerranéenne » a laissé des traces impressionnantes de dessins sur œufs d'autruches et céramiques, mais aussi de gravures rupestres et de monuments funéraires dont la tradition s’étendra jusqu'à la Protohistoire et l'AntiquitéL 3. On suppose que les Capsiens sont venus d’Orient, avec d’autres vagues humaines qui les suivront et seraient à l'origine d'un substrat proto-berbère, refoulant plus vers l’ouest et le sud ou assimilant les communautés humaines préexistantesL 5.

Les Capsiens furent les premiers au Maghreb à domestiquer les ovicapridés et les bovidés16. Ils se caractérisent par la présence sur leurs lieux d’habitat d'escargotières (ramadiyate), un mélange de cendres et de résidus alimentaires dont des coquilles d'escargotsL 5.

Durant le néolithique, l'art se diversifie et s'affine dans les gravures rupestres de l'Atlas saharien, mais parfois aussi plus au nord. Dans l'extrême Sud-Est saharien, au Tassili n'Ajjer, au climat humide, contrairement au climat désertique de nos jours, on atteste sur les céramiques modelées, des hommes de type négroïde. Des gravures rupestres, représentent, souvent en grandes dimensions, des bubales ou autres animaux de la faune africaine, et également des ânes sauvages, des chèvres, des gazelles et des poissonsL 2.

Au néolithique moyen, les représentations de troupeaux se font plus fréquentes et la croyance en une voie initiatique scandée par deux temps, le solaire et le lunaire apparaît. Au Tassili, l'art se fait narratif. Dans les mises en scène d'êtres humains, apparaissent des populations blanches, venues vraisemblablement d'OrientL 2.

Peintures rupestres au Tassili n'Ajjer.
Le néolithique final marque la fin de la préhistoire. Les représentations animalières continuent à mettre en scène la faune africaine, mais l'éléphant et l'hippopotame ont disparu, signe d'un climat devenu plus sec. Des animaux domestiques apparaissent, comme notamment le chien et le cheval. Au même moment, et dans la même aire saharienne, commencent à apparaître les caractères dits libyquesL 2.

La langue Capsienne est reconnue par la linguistique historique comme étant l'ancêtre des langues berbères en Afrique du Nord ; par ailleurs, la décoration des poteries capsiennes présente de grandes similarités avec celle des poteries berbères plus récentes. On sait peu de choses de la religion des Capsiens. Toutefois, les pratiques funéraires (monticules de pierres et peintures figuratives) suggèrent que ces derniers croyaient en une vie après la mort17.

Antiquité
Article détaillé : Histoire de l'Algérie dans l'Antiquité.
Fondation des premiers royaumes berbères
Articles détaillés : Numidie et Maurétanie.

Le roi berbère Massinissa, fondateur du royaume de Numidie (vers 201 av. J.-C.).
L'histoire de l'Algérie dans l'Antiquité débute au milieu du Ier millénaire av. J.-C jusqu'à la conquête musulmane du Maghreb. Cette période est constitutive de plusieurs éléments permanents du pays, notamment son substrat linguistique originel et son organisation sociale, marquée par la prévalence de communautés fondées sur le patriarcat et l'endogamie. Une telle continuité est rare pour un pays méditerranéenL 6.

Les influences méditerranéennes orientales, notamment par l’établissement de comptoirs phéniciens sur le littoral, aboutissent à la constitution de confédérations tribales avec l'émergence d’aristocraties marchandes et foncières dont certaines fonderont des ÉtatsL 7. Des entités politiques apparaissent ainsi aux ive – iiie siècle av. J.-C. : le royaume des Masaesyles, de la Mulucha (Moulouya) à l'embouchure de l'Ampsaga (oued-el-Kebir) ; et le royaume des Massyles, situé entre le royaume des Masaesyles et les territoires contrôlés par CarthageL 6.

Durant la deuxième guerre punique qui voit s'affronter Rome et Carthage, la Numidie couvrait la quasi-totalité du nord de l’Algérie, à la suite de la conquête du royaume masaesyle par le roi Massinissa. Le règne de ce dernier est marqué par une extension de la culture des céréales. Le royaume de Numidie dont la capitale était Cirta, prenait sans doute la forme d'une confédération de communautés. Les villes puniques du littoral, ont dû jouir d'une quasi-autonomie, et les Gétules des Hautes Plaines et du Sud sont restés indépendantsL 6.

Mausolée royal maurétanien près de Tipaza, dénommé improprement le tombeau de la chrétienne.
Les influences culturelles puniques et grecques marquent davantage les villes que les campagnes, et les sédentaires plus que les nomades. En Numidie, le punique a un statut de langue semi-officielle, les rois et l'élite numides avaient également des connaissances en grec. Toutefois, le berbère restait la langue du peupleL 6. Sur le plan de l'écriture, une écriture libyque se maintient, mais les inscriptions en libyque sont nettement moins nombreuses que celles en grec ou en punique. On atteste également plusieurs alphabets libyco-berbères, dont un occidental correspondant au royaume masaesyle et un alphabet oriental au royaume massyleL 6.

La fin de la troisième Guerre punique et l’annexion par Rome du territoire de Carthage en 146 av. J.-C., va ouvrir la voie à un interventionnisme romain pendant deux siècles dans les royaumes berbèresL 8. Rome profite de la rivalité entre ces différents royaumes et des querelles de succession. Ainsi, en 105 av. J.-C, la Numidie est amputée de sa partie occidentale, cédée en récompense à Bocchus Ier, roi de Maurétanie qui a livré son beau-fils et roi numide Jugurtha aux Romains, et partagée en deux États correspondant aux anciennes Massylies occidentale et orientaleL 9. Puis, les Romains l'annexent, plaçant Juba II, le fils de son dernier roi à la tête de deux Maurétanies réunifiées (la Tingitane qui avait Tingis-Tanger comme capitale, et la Césarienne qui tient son nom de Césarée-Cherchell), ce dernier faisant de Yol-Cherchell sa capitaleL 10. En 40 ap. J.-C, Rome met fin au protectorat de la Maurétanie et l'annexe. Toute l'Afrique du Nord, jusqu'aux franges du Sahara, est désormais intégrée à l'Empire romainL 11.

Domination romaine
Article détaillé : Afrique romaine.

L'empire romain au iiie siècle.
Les territoires conquis par Rome et contenus dans les limites de l'actuelle Algérie étaient l'Africa nova ou Numidie pour son tiers oriental et la Maurétanie, voire les Maurétanies — césaréenne et sitifienne — selon l'époque, à l'ouestL 12. Toutes ces provinces constitueront dans l'Antiquité tardive le Diocèse d'Afrique, avec pour siège CarthageL 13.

Elles font l'objet d'une politique de romanisation dont les foyers sont les villes. Toutefois, en Maurétanie et dans le Sud surtout, des confédérations tribales berbères continuent à vivre plus ou moins en marge. La Numidie est plus urbanisée et romanisée que la MaurétanieL 12. Les collectivités de base sont constituées en communes dont le statut diverge. Le statut social est très différencié dans une société qui demeure inégalitaire et esclavagiste, même si une minorité de Berbères est assimilée et accède aux privilèges du système, comme c’est le cas pour de nombreux notables et sénateurs, ou même quelques empereursL 14. L'ascension sociale pour la population dominée et l'accession à la propriété foncière sont parfois possibles pour ceux qui

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