Contexte
Lors de la campagne électorale pour les élections locales d'octobre 2017, le slogan du CSV Stad (en course pour le Collège Communal de la ville de Luxembourg) à été "Ons Stad liewen" ("Vivre notre ville", en luxembourgeois).
La campagne a été "victorieuse": en effet, la ville de Luxembourg est conduite, depuis près d'un demi-siècle, par le Parti Démocratique (DP) qui est par ailleurs en ce moment à la tête de la coalition de gouvernement au niveau national.
Dans le précédent "Collège communal" (parlement de la ville capitale) le CSV n'avait réussi a emporter que 5 sièges (sur 27) et avait dû se contenter des bancs de l'opposition. Suite à une très bonne campagne, le CSV a cette fois-ci emporté 7 sièges, seulement 2 de moins que l'indécrottable DP et est donc rentré en coalition avec ce dernier au niveau du "Collège échevinal" (le gouvernement de la capitale).
Actuellement aux responsabilités (même si en tant que "junior partner" du DP), le CSV doit agir au mieux pour respecter ses engagements électoraux.
Une des problématiques de la ville de Luxembourg, qui a attiré des prises de position de la part de tous les partis politiques et qui attire l'inquiétude de l'électorat est la situation des commerces du centre ville. En effet, avec des prix de l'immobilier qui flambent, les boutiques n'arrivent plus à suivre les augmentations de loyer et doivent rendre les clés aux propriétaires des baux. Le centre ville est en train de se vider de petits commerces et perdre ainsi une partie de son vivant.
Ce qui suit est une proposition faite initialement pendant la campagne électorale aux responsables CSV Stad que j'ai actualisé et que voudrais ainsi remettre sur la table.
Introduction
Le slogan pour la campagne électorale de 2017 fut "Ons Stad liewen", vivre notre ville. Qu'est-ce que le CSV entend par cela est illustré dans le Programme électoral. Ainsi parmi d'autres propositions, ce programme réaffirme l'importance des services de proximité pour mieux vivre en ville, pour mieux vivre la ville. Les lignes 400 à 402 du programme s'expriment comme suit:
"Dofir suergen, datt et an all Quartiere kleng Butteker (kleng Supermarchéen, Metzler, Bäcker, Apdikten asw.) an Agencen aus dem Déngschtleeschtungsberäich (Banken, Post) gëtt."
Prendre soin à ce que dans chaque quartier il y ait des petits commerces (petits supermarchés, bouchers, boulangers, pharmaciens, etc.) ainsi que des agences de services (banques, bureaux de postes)
A la lecture de cela, on ne peut qu'approuver le principe avant de poser la question légitime: comment ?
Comment est-ce qu'un collège échevinal issu d'une majorité CSV propose-t-il de s'y prendre pour accomplir cela ?
Une première réaction, un peu teintée de cynisme, pourrait être de dire: "Tous les autres partis ont quelque chose de similaire dans leur programme, demandez-leur comment comptent-ils s'y prendre, eux !? Et lorsqu'ils vous le diront, nous ferons la même chose, en mieux !" Cette réponse peut mener à penser qu'il ne s'agirait ici que d'une promesse politicienne, sans réelle substance, faite en réaction à la démagogie des autres parties.
En effet, tenir une telle promesse n'est pas simple. Ce n'est pas simple lorsqu'on voit le prix des terrains et des baux de commerce qui rendent non-viables les petits commerces de quartier, ne permettant qu'aux agences immobilières de se développer.
Il faut se rendre à l'évidence, "le marché" à lui tout seul n'a pas de solution à ce problème. C'est pourquoi le crédo libéral du DP empêchera ce parti de venir avec une solution.
Et il faut le répéter, il n'y a pas de solution simple, toute solution que nous pourrions trouver sera par nécessité sophistiquée, technique et nécessitera un effort conséquent aussi bien dans la conception que pour l'expliquer et gagner l'adhésion des parties prenantes. Aussi, il sera légitime, dans le cadre d'une bonne gestion de la communication, de ne détailler dans le programme que les parties nécessaires de cette solution et laisser en dehors les aspects les plus techniques.
Dans ce qui suit, nous esquissons les grandes lignes d'une solution. Rien que "les grandes lignes" noircissent plusieurs pages. Ce qu'il faut se rappeler, c'est que si ça avait été simple, d'autres l'auraient fait avant nous!
La Ville vous invite à la vie
La solution que nous proposons ici se nourrit de notre doctrine chrétien-sociale. Nous sommes persuadés qu'un des rôles du politique (ici représenté par un collège échevinal CSV) est de faciliter la cohésion sociale, potentiellement en étant l'initiateur de nouveaux développements considérés importants pour renforcer le lien social, pour donner une âme à la ville et aux habitants un environnement agréable, humain, auquel ils peuvent se sentir appartenir.
Ici la Ville, par son Collège échevinal CSV que nous appelons les électeurs à se donner, prend l'initiative. Elle communique dessus avec détermination.
1.Dans un premier temps, la Ville propose des terrains et des locaux qui peuvent potentiellement accueillir des activités commerciales et fait appel aux bailleurs privés de se joindre à elle, en proposant leurs terrains et locaux, au prix (de location ou de vente) qu'ils désirent, sur une plateforme que la Ville gère et qui agrège cette offre de terrains et locaux de commerce, avec leurs descriptions détaillées (y compris les activités permises dans chacun) mais, dans cette première étape, sans publier les prix de location/vente demandés. Pour donner un exemple concret, Belair est un quartier très prisé, mais particulièrement pauvre en petits-commerces.
Dans cette image, on peut distinguer une parcelle d'environ 10 ares appartenant à la Ville et de nombreuses autres parcelles disponibles, certaines appartenant à des personnes privés.
Ceci n'est qu'une illustration et il se peut que le PAP (plan d'aménagement particulier) ne permette pas d'y installer une activité commerciale. Aussi je vous prie de ne considérer cela qu'à titre d'exemple.
Est-ce que les habitants du quartier seraient intéressés à accueillir sur une de ces parcelles un … salon de coiffure peut-être ? Ou un café littéraire dans le genre du "Culturando" à Limpertsberg ?
Ou peut-être une boulangerie-pâtisserie avec salon de thé sur le modèle de Drebenstedt à Limpertsberg ? Ou bien encore un "club des habitants" avec des salles mises à disposition, moyennant loyer, à des associations du quartier désirant y mener une activité de loisir par exemple ("les passionnés de la peinture à la gouache" ou "de la poterie", pourquoi pas)?
Quand bien-même il s'avérerait que les habitants préfèrent en fin de compte un espace vert, leur poser sérieusement la question, organiser et gérer une consultation concrète à ce sujet pouvant, le cas échéant, aboutir sur un développement concret, serait un vrai accomplissement du Collège échevinal: nous aurons créé un cadre institutionnel permettant aux habitants de la ville d'être des acteurs directs du développement de celle-ci. Comment, nous le verrons dans ce qui suit.
2.Dans un second temps, la Ville ouvre l'accès à cette plateforme d'offres de terrains et locaux commerciaux, avec leurs descriptions détaillées, y compris les ensembles d'activités commerciales permises dans chacun de ces emplacements, aux entrepreneurs (débutants ou confirmés), aux commerçants, aux artisans, aux associations qui pourraient avoir envie de proposer un ou plusieurs projets concrets. La Ville lance publiquement un "appel à projets" / appel à manifestations d'intérêt. Elle demande à ceux qui veulent soumettre un projet de:
a. choisir un terrain ou un local commercial parmi ceux disponibles
b. proposer un projet d'activité (en accord avec ce qui est permis dans le PAP) à cet endroit-là.
c. détailler dans leur dossier le "business case";
Ces détails seront fournis au Comité de Sélection (CS) de la ville et ne seront pas publics; à savoir, les intéressés devront expliquer pourquoi ils pensent que leur projet pourra réussir (le promoteur d'une pâtisserie pourrait argumenter par exemple qu'il est passionné par la confection de gâteaux et friandises, même s'il a toujours travaillé dans la banque); donner une projection de fréquentation / chiffre d'affaires et estimer un loyer mensuel maximal qui permettrait à leur activité d'être pérenne.
La nouveauté
Ce qui suit est nouveau: en effet, le rôle du CS ne sera pas ici de choisir les projets qui verront le jour (ce qui ferait encourir à la Ville des risques juridiques et politiques). La seule mission du CS à ce stade sera d'éliminer les projets dont le dossier est incomplet, manifestement incompatible avec les spécifications de l'appel à projet, manifestement irréaliste (e. g. chiffre d'affaire estimé impliquant 1 million de clients dès la première année, etc.) et incohérent.
Pour autant que le dossier est complet, sans contradictions internes, bien ficelé, tous les autres projets, y compris ceux qui pourraient laisser sceptique le lecteur (e. g. le banquier qui voudrait ouvrir une pâtisserie) seront mis en ligne avec leur description détaillée et les explications des promoteurs respectifs (le loyer mensuel maximal estimé soutenable et potentiellement les projections de chiffre d'affaires ne seront pas rendus publiques).
3.La véritable innovation intervient à ce troisième stade. C'est à cette étape que le collège échevinal CSV propose quelque chose de véritablement novateur: un instrument qui permet aux habitants de convertir leur conception de ce que "vivre la ville" signifie en actions concrètes qui embellissent les quartiers et les rendent plus gais, plus chaleureux, plus vivants.
Ce que nous proposons ici est un vérin – un instrument qui transforme l'expression d'une volonté commune en une force rééquilibrant le marché, remettant de l'humain, du social, du vivre-ensemble autour d'un mécanisme financier froid et implacable pour donner de la vie à la Ville. Puisque ce mécanisme est nouveau, à l'instar d'un nouveau "produit" il faudra lui trouver un nom et un "positionnement marketing". On peut imaginer une "monnaie locale" si cela peut aider.
Mais puisqu'il ne s'agit pas d'un instrument physique mais virtuel, on peut aussi parler de "souscrire des actions dans son quartier" ou "prendre une option sur le futur du quartier". Le désavantage de toutes ces étiquettes et positionnements est de rappeler et mettre en avant ce que justement cet instrument vient "habiller" et compenser: le manque d'âme de l'univers financier. A l'autre bout du spectre, farfelu à dessein pour souligner le contraste, nous pouvons appeler cet instrument "les écailles de Mélusine".
Pour des raisons légales, il faudra probablement créer une entité juridique à part mais par simplicité nous continuerons à parler ici de "la Ville". La Ville donc proposerait aux habitants d'acheter ce "Stad / Belair franc" ou "action Stad" ou "écaille de Mélusine", à un prix qui varie dans le temps selon un schéma publié à l'avance.
Ainsi par exemple toute personne faisant un achat la première semaine après la mise en vente obtiendrait pour chaque € investit, 1000 écailles.
Pendant la deuxième semaine, chaque € dépensé créditera son acheteur de, disons, 600 écailles .
Lors de la 10ème semaine, 1 € sera converti en 100 écailles et au bout de l'action (26ème semaine, ou 52ème semaine, à voir), 1 € vaudra seulement 2 écailles.
L'argent ainsi récolté ira sur un compte bancaire géré par la Ville.
Pendant tout ce temps, les habitants disposant d'un "compte" virtuel créditeur en écailles, pourront gager ces écailles, dans la proportion désirée par eux, aux différents projets disponibles.
Ainsi un habitant disposant d'1 million d'écailles (qu'il aurait possiblement acheté avec 1000 euros lors de la première semaine ou avec 10 000 euros lors de la 10ème semaine de l'action) pourra gager 500 000 écailles pour un projet de boulangerie-pâtisserie avec salon de thé au croisement des rues Jean Schötter et Auguste Liesch et 200 000 écailles pour un projet de salon de coiffure au croisement des rues Auguste Liesch et Gustave Kahnt.
A la fin de la période établie, la Ville aura récolté une certaine somme d'argent et les projets auront à leurs noms une certaine somme d'écailles promise par les citoyens.
L'objectif de la Ville dans cette opération est de transformer les préférences (démocratiques) exprimés par les habitants (à travers l'allocation d'écailles aux divers projets) en une allocation de moyens financiers qui permette aux porteurs des projets les plus populaires de réaliser ces projets d'une façon soutenable, concrétisant ainsi les souhaits des habitants.
En pratique, le facteur d'ajustement est le prix du loyer. Supposons que les différentes offres des possesseurs privés de terrains à Belair permettraient de calculer un prix moyen ("de marché") de 50 € /m2 et par mois. Pour qu'on ne puisse pas l'accuser de fausser la concurrence, la Ville devra s'aligner et proposer ainsi ses propres terrains ou locaux commerciaux à un prix comparable.
Supposons par ailleurs que plusieurs projets avaient été proposés pour l'emplacement illustré dans la première photo, dont par exemple
• une boulangerie-pâtisserie sur deux niveaux (salon de thé à l'étage) avec une empreinte au sol de 50 m2 et estimant pouvant payer un loyer soutenable de 1500 € par mois et
• un artisan tailleur de luxe avec une empreinte au sol identique et estimant pouvant payer de façon pérenne un loyer de 1000 € par mois.
Dans les deux cas, nous sommes en dessous des 2500 € de loyer par mois que la Ville est en droit de percevoir pour de telles surfaces. Imaginons par ailleurs que ces deux projets avaient récolté des promesses de la part des habitants – peut-être
• 1 million d'écailles pour le boulanger et
• 2 millions d'écailles pour l'artisan tailleur de luxe.
Par ailleurs, la Ville aura explicitement publié dès le départ les règles applicables à l'utilisation de ces écailles. Elle aurait pu dire qu'elle considèrera, à l'issue de la procédure, que chaque 10 écailles lui donnent mandat citoyen d'engager 1€ - elle s'engage ainsi, pour le compte des habitants ayant acheté les écailles et les avoir gagées ultérieurement, de sponsoriser le loyer des boutiques et commerces ayant passé une certaine barre de viabilité (fixée et annoncée à l'avance), comme par exemple 10 ans de viabilité.
Nous avons ainsi mandat pour dépenser 100 000 euros, au rythme de 2500 – 1500 = 1000 euros par mois pour combler la différence de loyer demandée au boulanger pâtissier.
Puisque 1000 € * 120 mois = 120 000 € > 100 000 € de promesses récoltés par le boulanger, ce projet n'atteint pas la barre de viabilité dans notre exemple. En revanche pour l'artisan tailleur de luxe, nous avons 1500€ * 120 mois = 180 000 euros < 200 000 € de promesses récoltés.
Ce projet est donc déclaré viable et la Ville pourrait signer des contrats avec tous les promoteurs de tels projets viables – auxquels elle aura demandé au préalable un certain niveau minimum de garantie concernant la mise en pratique de leurs projets en cas de réussite.
Les citoyens ayant alloué des écailles à des projets non-viables seront crédités sur leur compte virtuel des sommes alloués à ces projets (mais pas des sommes gagées pour les projets gagnants). En parallèle, les projets gagnants pourront proposer aux citoyens des bons d'achat dans leurs boutiques en échange d'écailles restées non-dépensées, à un prix totalement libre (par exemple 1000 écailles pour un bon d’achat de 10 ou de 100 euros, fonction du commerce qui émet le bon d’achat).
Une fois ces écailles transférées des habitants vers les nouveaux commerces, les commerçants auront la possibilité d'allouer ces écailles, à un taux établi à l’avance au paiement de leur loyer, par l'intermédiaire de l'entité émettrice des écailles (que j'ai nommé "la Ville" par simplicité dans cette explication). Cette entité transformera les écailles ainsi récupérées des commerçants en euros et pourra les retirer de la circulation.
On peut remarquer par ailleurs que si le taux de rachat offert par la ville aux commerçants émettant des bons d’achat était par exemple de 5 écailles pour 1€, cela représenterait un mécanisme de subvention de la ville pour récompenser les commerçants qui s’impliquent et participent dans ce schéma de communauté économique. Mais il est également possible de choisir un taux de conversion neutre.
Les projets viables, gagnants, vont ainsi se concrétiser. Ils seront financièrement soutenables aussi longtemps que les citoyens de la Ville, réunis et fédérés grâce à la plateforme de la Ville agissant comme "intermédiaire de vie", compenseront à travers leurs achats d'écailles (initiaux et, possiblement, ultérieurs) la différence de loyer permettant aux commerces souhaités par la majorité d'être viables.
Corollaire
En mettant en place un tel cadre, une telle plateforme, le Collège échevinal CSV aura fait quelque chose de concret, avec des effets visibles, pour réellement soutenir dans chaque quartier les petits commerces que les habitants désirent, en accord avec notre programme électoral.
Conclusion
Il s'agit d'une proposition complexe, qu'on soupçonne dépendre d'un déploiement technologique important.
Cependant, il faut garder à l'esprit que:
• les technologies avancent très vite et sont là pour nous aider – en faire fi nous condamnerait
• nous parlons également de Smart City et ce type de projet en est une belle illustration. D'autres villes sont en train de prendre ce chemin comme par exemple Londres et Dubai
• le monde est complexe et le sera de plus en plus – les problèmes simples ont le plus souvent été déjà résolus et les problèmes compliqués ont rarement des solutions simples, malgré ce que des vendeurs de toute sorte essaieraient de vous faire croire.
Il est également légitime de se demander si les technologies nécessaires existent. Si on peut sans hésitation répondre de manière affirmative, il faut avouer qu’il s’agit de technologies émergentes, d’avant-garde.
C’est la raison pour laquelle des schémas avec une valeur ajoutée si énorme, si évidente, n’ont encore été déployées que dans quelques villes riches et technologiquement avancées. En emboîtant le pas de ces quelques villes pionnières, la ville de Luxembourg serait à la fois à la pointe du financement social et participatif et des nouvelles technologies, là où elle doit être.
Enfin, il ne s'agit ici que d'une ébauche. Si la décision stratégique est prise de déployer ce type d'approche, il est clair qu'une équipe pluridisciplinaire devra se mettre en place.
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