Même quand elle saccage un commerce!
Voici une petite étude de cas pour illustrer le traitement médiatique réservé au phénomène criminel récurrent sur l'île de Montréal qui consiste à vandaliser de petits commerçants au nom d'une idéologie anti-embourgeoisement.
Jeudi, on apprenait que le 3734 rue Notre-Dame Ouest à Saint-Henri avait été vandalisé pour la deuxième fois en deux ans au cours de la nuit précédente.
Anarchisme socialiste
Loin de moi l'idée d'associer tout le mouvement politique qu'est le socialisme libertaire à un acte illégal en particulier. Le but recherché ici est d'appeler un chat un chat, parce qu'il est important avant toute chose, de bien identifier un problème lorsque c'est dans nos réelles intentions de le régler. Encore une fois, les médias faillissent horriblement à la tâche.
Ce n'est effectivement pas moi qui va pointer du doigt la mouvance qui se félicite de ce type de méfaits. Laissons plutôt une déclaration de culpabilité signée par Des insoumi-ses s'exprimer d'elle-même sur de semblables événements survenus le 19 mai dernier dans le même quartier:
Dans la nuit du 19 mai, nous avons décidé de nous rassembler pour attaquer le restaurent Ludger, le bureau de Projet Montréal et le IGA de Saint-Henri.
Sur le site d'où est citée cette affirmation anonyme, on y constate un autre article, cette fois-ci dédié à la fameuse marche du 1er Mai, si prisée par ceux qui penchent à gauche économiquement. Et quelles sont les couleurs dominante à la manifestation? Le rouge et noir de l'anarchisme socialiste.
Anarcho-capitalisme
Rien à voir avec le jaune et noir de l'anarcho-capitalisme qui au contraire fait du respect à la propriété privée la pierre d'assise de sa philosophie.
Alors pourquoi est-ce que le journaliste affecté à l'événement à La Presse, utilise-t'il l'expression « militants anarchistes » sans n'y faire aucune distinction? Car malheureusement pour le lecteur non averti, il sera impossible de faire la part des choses entre une droite économique qui partage ces idées par un discours ouvert et une gauche anti-capitaliste qui bien souvent tombe dans l'acte violent à couvert.
Pourtant les deux utilisent généralement le mot anarchisme à des fins tout-à-fait différentes: un aime débattre du bien-fondé de réduire l'intervention de l'État au minimum afin de laisser tous à chacun mener ses affaires de façon volontaire, alors que l'autre aime forcer par la menace les gens à accepter un nivellement non hiérarchique vers le bas où tous sont également misérable aux autres.
Défendre l'indéfendable
Je lève tout de même mon chapeau à M. Perron de La Presse qui contrairement à Radio-Canada ne fait pas de doute sur qui est la victime dans toute cette histoire. Constatez par vous-même par l'entremise d'un extrait de chacun des deux articles:
« C'est un peu du viol quand même. Imaginez arriver chez vous, tout le travail que vous avez fait, toute l'énergie que vous mettez dans un endroit... tout est totalement dévasté par des individus qui défendent on ne sait pas trop quoi... C'est une violation. C'est ça qui est perturbant ! », dénonce Emmanuel Goubard qui refuse toutefois de s'apitoyer sur son sort. « Il n'y a pas de mort d'homme, c'est juste du matériel. On essaie d'être positif, on fait le ménage et ce soir, on va être ouvert ! », assure-t-il.
C'est incroyable de voir qu'au contraire la société d'État relate surtout des propos mitigés et ainsi relativise lorsqu'il s'agit d'un patrimoine privé:
...Alexis et Benjamin, deux jeunes du quartier, sont venus aider entre deux examens. Ils constatent l'embourgeoisement de Saint-Henri, sans toutefois approuver les vandales. « J'ai des amis qui ont dû partir de chez eux parce que les loyers, c'était rendu vraiment trop cher. Même chez moi, ça devient cher, le loyer : c'est plus comme avant. Ici, c'est n'importe quoi. Je pense que les jeunes, ils ont sûrement pas réfléchi en faisant ça : ils voulaient juste sortir leur colère », dit l'un des deux jeunes venus aider, Benjamin Lefebvre.
Pour Radio-Canada c'est la colère des assaillants qui compte pas celle dont pourrait être affligé ceux qui ont été vandalisés. C'est comme si on avait édité l'article du haut de la grande tour face avec une vue détachée d'illusion utopique qui s'approche plus des lubies qui animent ces rebelles injustifiables, que du constat réel par les propriétaires de pertes évaluées entre 25 000$ et 30 000$, tel que rapporté par Huff Post Québec.
Même son de cloche au Devoir, les seuls commentaires qui ont fait leur chemin jusqu'à l'intérieur du texte, sont de nature à excuser les vandales. C'est sûrement pas en faisant ressortir les motivations sinistres surtout comme des enjeux et en les encourageant dans les médias que ça va cesser. On peut comprendre les propriétaires de ne pas vouloir davantage s'attirer les foudres des casseurs, mais la presse, elle, n'a pas cette excuse d'être prise en otage.
Le propriétaire, Maxime Tremblay, a réagi avec calme lorsque joint par Le Devoir, jeudi matin. « Je suis un peu embêté. On est sensibilisés aux enjeux du quartier. On est fiers d’être dans le quartier. Je sens une solidarité ici. Je fais confiance à nos élus pour trouver des solutions et faire construire des logements sociaux », a-t-il dit. Le restaurant sera ouvert ce jeudi soir malgré les traces visibles du vandalisme, selon lui.
Extrême droite versus extrême gauche
Après avoir démontré qu'un tel acte a de fortes chances d'avoir été commis par des individus se réclamant d'une politique de gauche et sachant que la violence du geste est d'une extrême mesure, pourquoi encore s'obstiner à ne pas l’appeler comme il se doit, c'est-à-dire d'attaque de l'extrême gauche?
Pourtant, on ne se gêne habituellement pas de qualifier une personne, par exemple, commettant un crime haineux, se rassemblement sous une bannière identitaire et traditionaliste ou s'exprimant sur un désir d'un contrôle plus serré de l'immigration, de l'expression péjorative d'« extrême droite ».
Ce n'est pas une question de savoir si cet épithète désignant le bout du spectre politique à droite est exacte ou si la connotation négative qui s'y applique est valable. Ce que je veux souligner, c'est qu'on est face à deux poids deux mesures chez l'intelligentsia du Québec.
Ce n'est cependant pas unique à la province, c'est même prévalent à l'ensemble du web, qu'il n'y ait qu'un seul côté de la médaille, si l'on se fie à ce qui est possible ou non sur Google Trends.
À l'aide de cet outil qui compile les tendances de recherches des internautes, je me suis enquis de mots clés associés à l'actualité et ce que j'ai découvert tend à prouver que nos journalistes d'ici ne sont finalement peut-être pas intellectuellement malhonnête, mais possiblement des moutons au cerveau bien lavé par Silicon Valley sur comment doivent être dites les choses et donc, comment la réalité qui les sous-tend doit être perçue.
Absence de tendance
La conclusion est assez simple à tirée. Malgré le fait que Wikipédia consacre un article à l'extrême gauche, Google ne reconnaît pas cela comme idéologie politique au même titre que le moteur de recherche le fait pour l'extrême droite. La filiale du géant mondial Alphabet est donc biaisé tout comme nos reporters de la belle province.
Voyez par vous-même. À peine entré le mot extrême, on nous suggère Extrême droite, idéologie politique.
À l'inverse, même si on s'applique à taper extrême gauche au complet, aucun résultat à cet effet ne vient.
On doit donc se contenter d'extrême+gauche comme termes de recherche en général et de balancer avec extrême+droit à titre de comparatif. Là, par contre, les tendances de la dernière année pour le Canada se ressemblent, mise à part pendant et un peu après l'élection américaine, c'est-à-dire du 6 novembre au 3 décembre 2016 où il y a un pic envers ce qu'Hillary Clinton a qualifié de « déplorable ».
À la revoyure
À quand une ré-équilibration par révélation de l'extrême gauche dans nos médias?
À suivre? Je ne retiendrai pas mon souffle...
Petite vidéo explicative (en anglais) sur ce qui risque de se passer si une certaine gauche régressive continue d'être alimenter par les médias et qu'une certaine droite réactionnaire décide de se défendre sur le terrain. (voir aussi 2017 Berkeley Protests)
The Case Against Libertarian Socialist Rants [Far-Left, Spanish Civil War, Alt-Right]
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