Une fusée SpaceX était en route, lundi, vers la Station spatiale internationale, avec, à son bord, trois astronautes américains et un japonais. Ils retrouveront dans la station deux Russes et une Américaine, et resteront six mois dans le laboratoire orbital. Avec cette expédition, la Nasa montre une fois de plus ses ambitions face à son grand rival, la Russie.
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Trois astronautes américains et un japonais étaient en route, lundi 16 novembre, vers la Station spatiale internationale (ISS) à bord d'une fusée SpaceX, le nouveau moyen de transport spatial de la Nasa après neuf ans de dépendance envers la Russie.
"C'est un grand jour pour les États-Unis d'Amérique et pour le Japon", a déclaré Jim Bridenstine, chef de la Nasa, lors d'une conférence de presse.
Une fusée Falcon 9 de SpaceX a décollé à l'heure prévue dimanche soir du centre spatial Kennedy avec Michael Hopkins, Victor Glover, Shannon Walker et Soichi Noguchi sanglés dans la capsule fixée au sommet.
"C'était un sacré lancement", a commenté le commandant Michael Hopkins, une fois en orbite.
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Le premier étage s'est détaché rapidement avant de revenir amerrir sur un navire-drone, la marque de fabrique de SpaceX. Douze minutes après le décollage, à 200 km d'altitude et une vitesse de 27 000 km/h, la capsule elle-même s'est détachée du second étage.
SpaceX a confirmé qu'elle était sur la bonne orbite pour rejoindre l'ISS, un peu plus de 27 heures plus tard, vers 4 h GMT mardi.
Sur la bonne voie
"Elle opère comme il faut", a confirmé la numéro deux de SpaceX, Gwynne Shotwell, lors d'une conférence de presse. Mais "on poussera un soupir de soulagement dans 26 heures environ, quand nous remettrons l'équipage à la Nasa".
Ils retrouveront dans la station deux Russes et une Américaine, et resteront six mois dans le laboratoire orbital, filant autour de la Terre à 400 km au-dessus des océans.
Ce premier vol "opérationnel" fait suite à la mission de démonstration réussie de mai à août, lors de laquelle deux astronautes américains ont été emmenés dans l'ISS puis ramenés sur Terre sans encombre par SpaceX, première société privée à accomplir cette prouesse technologique.
Au total, SpaceX doit lancer deux autres vols habités en 2021 pour la Nasa, dont au printemps avec l'Européen Thomas Pesquet, et quatre missions de ravitaillement cargo dans les 15 prochains mois.
Thomas Pesquet : "Il faut se repréparer à passer six mois dans l'espace"
Une mission purement privée, via le partenaire Axiom Space, est également prévue fin 2021 alors que la Nasa a laissé entendre que Tom Cruise pourrait se rendre dans l'ISS, ce qui n'a pas été confirmé.
Trump et Biden s'en mêlent
"La Nasa était un désastre fini quand nous avons pris les choses en main. Aujourd'hui c'est le centre spatial le plus couru et le plus avancé du monde, de loin !" a tweeté le président Donald Trump, s'appropriant le succès d'un programme lancé sous ses deux prédécesseurs.
A great launch! @NASA was a closed up disaster when we took over. Now it is again the “hottest”, most advanced, space center in the world, by far!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 16, 2020
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L'homme qui le remplacera en janvier, Joe Biden, a également félicité la Nasa et SpaceX, mais sous un autre angle. "C'est la preuve du pouvoir de la science et de ce que nous pouvons accomplir en combinant innovation, inventivité et détermination", a tweeté le président-élu démocrate.
Congratulations to NASA and SpaceX on today's launch. It’s a testament to the power of science and what we can accomplish by harnessing our innovation, ingenuity, and determination. I join all Americans and the people of Japan in wishing the astronauts Godspeed on their journey.
— Joe Biden (@JoeBiden) November 16, 2020
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Un problème du système de contrôle de la température dans l'habitacle s'est produit mais a été rapidement résolu. "C'était juste un petit problème de démarrage", a confirmé Kathy Lueders, cheffe des vols habités de la Nasa.
Il a fallu neuf ans aux Américains pour certifier le successeur des navettes, mises à la retraite en 2011. La Nasa a choisi des partenariats public-privé. Un second appareil, Starliner, fabriqué par Boeing, a pris du retard et pourrait être opérationnel dans un an.
Rivalités entre Moscou et Washington
La Nasa espère poursuivre la coopération avec la Russie. Elle a proposé des échanges de sièges, mais les négociations entre la Nasa et Roskosmos traînent.
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La réalité est que les liens entre Washington et Moscou dans le domaine spatial, l'un des rares où ils restaient bons, se distendent.
Rompant avec plus de 20 ans de coopération sur l'ISS, la Russie ne participera pas à la prochaine mini-station voulue par la Nasa autour de la Lune, la Gateway.
Pour Artémis, ce programme américain de retour sur la Lune en 2024, la Nasa a signé des partenariats avec d'autres agences spatiales, dont le Japon et l'Europe, mais l'avenir n'est pas dégagé : elle n'a pas encore reçu du Congrès américain les dizaines de milliards de dollars nécessaires pour le finaliser.