Lorsque "l'incapacité de résoudre" est la résultante de choix politiques volontaires, cela se nomme simplement : une atteinte majeure et gravissime à la démocratie dans un état de droit!
Solidarité, protection, responsabilité, représentativité, dignité, droits et libertés, le désengagement constant de l’État dans ces prises en charge qui auraient dû être pourtant prioritaires et obligatoires pour légitimer l'existence même de celui-ci!
La « loi naturelle » de l’entraide, c’est un processus merveilleux et porteur d’espoir lorsqu’il se produit dans des situations de crises majeures, comme les guerres, les épidémies ou les catastrophes naturelles ; mais c’est une catastrophe éthique et sociale lorsqu’il est provoqué par un État totalement soumis à la loi d’un ultralibéralisme construit sur la logique du plus fort, selon laquelle le pauvre est responsable de sa pauvreté et le malheureux de son malheur, selon laquelle encore « on ne peut pas prendre en charge toute la misère du monde » et « il est impérieux d’éviter les appels d’air ».
ll ne s’agit pas de mettre en cause le dévouement magnifique des équipes de la RTBF qui montent et animent cette opération avec générosité, intégrité et l’authenticité de leur engagement..
Il n’en reste pas moins que l’opération du « Cube » est vécue par le public comme un spectacle, et que l’opération « Viva for Life » est le résultat du désengagement de l’État et la preuve de son cynisme. En effet, à travers une opération d’un média public, l’État se donne à bon compte une image généreuse à travers le versement d’une obole dérisoire, tout en faisant porter sur les auditeurs et auditrices l’essentiel du financement.
"la pauvreté n’est pas une maladie, c'est le résultat de choix politiques fondés sur une répartition des richesses inéquitable, une organisation sociale inégalitaire et une absence de droits sociaux effectifs."
Aujourd’hui, ce que les politiques « modernes » appellent « l’État social actif » organise la désocialisation de notre société, il dissout les liens qui devraient nous relier.
Paul Hermant :
« L’état social actif, depuis qu’il a admis qu’il n’y avait décidément pas assez de travail pour que les précarisés soient obligés d’en trouver un, il s’est dit qu’il y avait un truc que les pauvres pouvaient quand même faire pour manifester leur bonne volonté de s’intégrer dans cette société dissociée, c’était de travailler gratuitement, sous forme de bénévolat, pour remplacer des tas de petits métiers que d’autres précaires exerçaient ici et là et qu’on aura donc plus à payer pour le faire puisqu’il y aura des gens qui le feront gratuitement pour toucher leurs allocations. L’état social actif, il est malin. Il sait comment stimuler la concurrence entre les plus fragiles et il sait qu’il pourra toujours compter sur des idiots utiles, c’est-à-dire les mêmes précaires, les mêmes fragiles, pour palier ses manques et ses inconséquences. Il sait bien, l’État social actif que les gens vont chercher leur salut chez ceux qui les tuent. Un pauvre ne rassure pas d’être pauvre, un riche oui. Alors allez savoir pourquoi, les pauvres croient que les riches ont raison. » Et comme souvent, c’est chez les plus pauvres et les plus précarisé.e.s que l’on trouvera le plus de gestes d’entraide…
L’État s’appauvrit lorsqu’il n’a plus le courage d’aller prélever un impôt suffisant là où se trouvent les richesses. Lorsqu’il abandonne la conduite de sa politique à la finance internationale qui est totalement étrangère au principe d’entraide, sinon entre les membres choisis de son oligarchie. C’est un appauvrissement volontaire qui contribue à l’enrichissement démesuré d’une élite invisible, qui a la prétention de se croire « plus forte ». À cause de quoi, des hommes, des femmes et des enfants s’enfoncent dans une véritable pauvreté, dans laquelle meurt la démocratie.
En 2017, l’opération a rapporté 4.115.330 euros ; pas grand-chose à côté des coupes dans le budget de la sécurité sociale, et moins qu’un grain de sable en regard des pertes causées par l’évasion fiscale…
On peut rêver que, lors de la prochaine édition de Viva for Life, tous les animateurs et toutes les animatrices, au moment où la diffusion commencera, décident de faire grève et, plutôt que d’en appeler à la générosité du public, invitent ce dernier à exiger des autorités publiques qu’elles assument à nouveau leurs responsabilités…
En d'autres termes, plus direct et incisif, barrez vous car vos visions et idéologies discriminatoires ne correspondent en rien au monde dans lequel nous voulons vivre et voir s'épanouir nos enfants et les générations futures!
Je n'ai plus de qualificatifs assez dur pour décrire vos actes ignoble et inhumain...
Nous 'en voulons plus!
Je le clame, persiste et assume mes pensées et ma conviction profonde :
"Si nous voulons un changement radical de système, il faudra changer la minorité qui nous a imposé celui-ci!"
Et que ce monde et nos mentalités changent enfin..................
Pascal Masarotti
Porte parole du http://www.m-c-l.be/