TESO Elders Scroll : le Creuset des Aînés, joueur : LAVION

in teso •  7 years ago  (edited)

The ELDER SCROLL ON LINE mmorpg TESO Donjon : Le Creuset des Aînés joueur : LAVION.

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écris par Titi reporter (Healer)

Mes 170 chevaux piaffent d'impatience à la sortie du tarmac. La tour de contrôle vient de me refuser l'accès à la piste "silver 15". En rongeant mes freins, je surveille la voix sirupeuse de l'aiguilleur.

Enfin, un "grrr....grrr...." dans mon vieux casque annonce un prochain message :

  • "Tour de contrôle à Lima Alpha Victor 97400. Piste Silver 16. Vos compagnons sont déjà sur site."

Lâchant mes freins avec soulagement, je me dirige sur la piste Silver 16. La biroute indique 5 noeuds vent d'ouest, donc, de travers. Pas grave, j'ai la rage au ventre et aucun vent diabolique ne saurait me faire détourner de mon objectif. D'ailleurs, à ce sujet, je me renseigne auprès de la tour :

  • "Lima Alpha Victor à Tour de contrôle : La météo sur point de chute ? "

  • "Tour de contrôle à Lima Alpha Victor : Ciel passablement dégagé, plafond cendreux bas, pas de précipitation sauf de feu par intermittence, température = 1800°c en périphérie. Le centre n'est pas mesurable."

Même pas peur. La Cité des Cendres n'est pas effroyable en mode silver.
Effectivement, atterrissage en douceur, pas besoin de "décraber", ni même jouer des paliers. Voyage tout à fait classique, avec juste quelques sueurs pour le "fun". Décollage léger et joyeux avec un équipage des plus agréables. Tout va bien, jusqu'à ce que Tilbardaga, le reporter, annonce d'un ton anodin :

  • "Lavion, tu viens en gold avec nous ?"

Mais elle ne sait pas, Tilbar, que Lavion n'a pas d'expérience en gold et que le mot "Gold" sonne comme un mirage ? J'hésite... J'avance le fait que mon niveau ne peut pas trop assurer la couleur or. Elle insiste la coquine : -" Allez, Lavion, quoi, ne nous lâche pas !"
Bingo ! Elle a deviné juste : J'ai horreur de lâcher une équipe. On ne se refait pas : Une formation est une formation. Un avion qui manque et toute la bataille est perdue.

Au tarmac, tout le monde se bichonne, se soigne, visse ses boulons et huile ses moteurs. Pour ma part, je fais une check list la plus complète que possible :

" Alors, l'arc, celui en bois de cerf enduit de produit booster (recette inconnue, mais bon dieu que ça pue, ça doit être des hormones de berseker), un bon paquet de flèches (prendre soin d'enlever les bouts en caoutchouc), l'armure en cuir gainant et le plus seyant possible (Tilbardaga a dit qu'elle prendrait peut-être des photos), de la nourriture, des potions... Ah, des pierres d'âmes (je vais en prendre une soixantaine, on ne sait jamais). Sans oublier la paire de canifs forgés par un nain capable de le faire."

-"Tour de contrôle à Lima Alpha Victor 97400. Piste Gold 13. Décollage immédiat."

Les mains un peu moites, je lâche les freins, saisi le manche et me dirige vers la piste Gold 13... Bon sang, pourvu que je survive. Décollage toujours en vent de travers mais c'est à travers ma gorge que je sens comme une boule. Atterrissage sur site sans encombre, mes compagnons plutôt relax et joyeux, ce qui m'aide à gagner un cran de confiance... jusqu'à ce que le reporter/soigneur dise : - " Bon alors, si vous agonisez, c'est normal, c'est que je prends des photos, ne vous inquiétez pas. "

Je sens mon huile tourner en suie et mon hélice se tord d'appréhension. Mais Dark rigole. Alors ça va... Il faut dire que si la présence de mon ancien moniteur de vol, Dark, me rassure grandement, celle de Wahya alias Perceval qui loupe la plupart des marches et Tilbar qui prend des photos au lieu de soigner n'instaure pas forcément une confiance aveugle. Ou alors, il faut avoir grande foi en le Divin.
Le Divin, mais oui ! Je prends un temps de recueillement et de prière... ça ne peut pas faire de mal.

Ma foi a t'elle soufflé un vent de bénédiction ou la divine oreille m'a entendu ? Je ne saurais le dire, mais il m'a été agréable de constater que le Creuset des Aînés, offre une promenade aussi ludique que variée : Les boss ont résisté, certes, mais face à de notre équipage si unis et compacte, aucun n'a pu tenir le coup plus de quelques minutes... Même si Wahya, à maintes reprises, est parti s'égailler dans le mauvais sens de la progression, que Tilbardaga a plus saisi son appareil photo que son bâton de soins, nous-nous en sommes sortis avec maestro ! A tel point que je me suis demandé, en mon for intérieur, si c'est bien une "Gold" que nous avons débloqué.

Cependant, durant notre échauffourée avec l'un des derniers boss, Dark s'enquiert, d'un ton extrêmement prévenant et diplomate :

  • " Dis, Lavion... Tu tires avec quoi ?"

Question surprenante... A laquelle, manquant d'imagination spontanée, je réponds, naïvement :
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  • " Mais... Avec mon arc !"

  • "Ah..."

Cette onomatopée aurait pu être interprétée de différente manière, jusqu'à ce que Tilbardaga la langue de reptile se manifeste :

  • " Et tu y mets des flèches, à ton arc ? Hi !hi!"

Arggh, ces argoniens ! On ne comprend pas toujours leur sens de l'humour... mais sa remarque m'a quelque peu interpelé : Comment ? Mes flèches ne sont pas assez perçantes ? Je vérifie mon carquois... Mais ne vois rien d'anormal : De bonnes petites flèches en bois de rose du printemps confectionnées avec amour par mes propres mains d'elfe.
Bon, le message est clair : Je ne suis pas assez incisif dans mon combat. Allez, Lavion, tu peux le faire. Au prochain boss, je mets le paquet et je vais leur montrer, moi, de quoi est capable un avion des caraïbes !

Nous piétinons les corps de nos ennemis puis atterrissons, fiers et sûrs de nous, dans la salle du dernier boss. Magnifique avec ses lumières tamisées et ses effluves de lave. La mise en bouche passe très vite... Et... Surgissant d'une porte daédrique, un dragon AFFREUX ! Aussi grand qu'un Airbus 380, vrombissant comme un moteur nucléaire, ses dents atroces dépassent d'une gueule exhalant l'enfer. A chacune de ses expirations, la salle gagne de quelques dizaines de degré Celsius.
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Et voilà... J'ai la tôle qui tremble et les boulons qui commencent à se dévisser. Courage, Lavion... Tu est un engin de guerre, n'oublie pas !
Le coup d'envoi est donné. Au bout de quelques minutes, le boss inonde sa plateforme de feu démoniaque et appelle sa troupe : ses propres soigneurs, ainsi que des "capteurs mentaux". L'équipage chauffe, brûle, grésille et fond. Coup sur coup. Dark change de tactique, encore et encore. Rien ne passe... Puis je l'entends, toujours d'un ton très diplomate mais cette fois, quelque peu las :

  • " Lavion..."
  • "Oui ?"
  • " Et si tu faisais du dps avec tes dagues ?"
  • " Ah, oui... Bien-sûr, bien-sûr..."
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Je dégaine comme Wahya.
Mais... Comment peut t-il savoir que si j'ai choisi un arc, c'est que je suis extrêmement timide et n'ose aucune promiscuité relationnelle ? Surtout de ce genre, passionnément brûlante. Auprès de tant d'ardeur, je perds mes moyens, je fonds, je me liquéfie avant même de pouvoir caresser de mes lames la moindre parcelle de cuir de dragon.

Tout le monde se prépare pour une ennième et nouvelle attaque. Dark explique à Tilbardaga qu'elle devrait essayer donner un petit coup de bâton aux soigneurs du dragon, histoire des les interrompre un peu... Comme ça : Il le montre.

Tilbardaga dit : - " Comme ça ?" et donne une boule de feu droit sur le boss, déclenchant les hostilités. Tout le monde s'égaille... Je file droit sur le boss avec son haleine de feu et je tape comme un sourd. Je crois entendre : "Lavion, où es-tu ?" à laquelle question, je réponds que je ne sais pas. Je ne vois pas où je suis, je ne sais pas où j'en suis, je ne sais pas où sont les autres, je ne sais plus rien, sauf que je tape, tape, tape sur les bambous. Et ça me fait du bien.
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où es-tu ?

Hélas...
Tous à l'oratoire, nous avons atterri. Sans palier, sans frein.

Nous allions repartir pour une nouvelle offensive lorsque j'entends, quelque part lointain :
"Allô Tango Papa Charly... Allô Tango Papa Charly... Nous vous cherchons..."

Cet immatricule me dit quelque chose, de très vague... comme un souvenir d'outre vie. L'appel se fit de plus en plus insistant et m'attire comme un aimant. J'ai eu juste le temps de dire à mes compagnons :

  • "Je regrette, les copains, je dois partir..."

Et sans vraiment m'en apercevoir, mon moteur s'est mis à tourner au maximum, vitesse de décollage. La rotation s'est faite comme dans un rêve... Je vois un triangle et... en baissant les yeux vers mon corps que je sens de moins en moins, je constate que mon armure a été remplacée par un simple... bermuda ! Le triangle... le bermuda, ça m'évoque quelque chose, vaguement...

Qui m'a donc taillé ce costume ?
Où suis-je ?

Attendez... un moment... je reprends pied.

Laissez-moi atterrir.
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