Sur le Ventoux, il y a du vent ! (28 août 2013)

Première nuit en sauvage.

Ca a soufflé.
Et pas qu'un peu. le Ventoux porte bien son nom.
J'étais sur le côté sud.

Pendant la nuit, je me suis permis une sortie de la tente.
Pas totalement rassuré. Je n'ai pas encore l'habitude.
(Maintenant ça ne me fais plus rien du tout)

Une magnifique nuit, sans aucune pollution lumineuse.
Un ciel d'une clarté !

Le matin, beaucoup moins de vent.
Il me reste pas mal d'eau, mais plus assez pour rester là une journée.
Je n'en ai pas envie de toute façon.
J'ai envie d'avancer. Monter.
C'est la deuxième fois que je fais le Ventoux de cette façon.
La première fois, il y a 9 ans, je n'étais pas seul. Et c'était lors de vacances.
Ici, non, ce n'est pas des vacances.
Et ce n'est pas du travail non plus, pas de vision binaire svp. :)

Après un déjeuner (oui, étant Belge, je déjeune, désolé) tout est très vite replié et je repars.
L'idée est de rejoindre un des sentiers que j'ai repéré sur la carte.
A ce propos, vive la technologie : Il y a 9 ans, c'était des carte IGN de la région alors que maintenant, un petit appareil électronique suffit.
Il faut juste un peu d'électricité.

Là c'est la vue sur le côté nord.
Pas trop dégueulasse comme vue.

J'avais réalisé la même photographie 9 ans avant.

(2013)

(2004)

Je trouve intéressant de voir l'évolution, j'en ai fait quelques unes dans le style, je les diffuserais à chaque fois. :)

Je sens que je suis bien plus entraîné que l'époque.
Il faut dire que j'ai passé l'année à bien me remettre en forme.
Pas forcément pour ce voyage, mais je ne vais pas m'en plaindre. :)

Bon il faut dire que ça semble également plus facile lorsqu'on connait le chemin qui nous attend.
Là, je sais que je vais bientôt rejoindre la route.
Et ensuite le plateau où je vais rejoindre le camping : Une bonne douche ne va pas faire de mal !

J'arrive néanmoins à retrouver un sentier pour terminer l'ascension, c'est quand même plus sympa.

15h, j'arrive au camping.

Personne.

Pourtant je m'étais bien assuré qu'il était ouvert.
J'attend 15 minutes devant l'accueil fermé avant de me décider de m'installer où je veux et de monter ma tente.

Ensuite : désillusion, les sanitaires sont à accès magnétique.

Il faut un badge magnétique pour pouvoir entrer.
Badge que je n'ai pas puisque je n'ai vu personne à l'accueil.

Comment je le sais ?
Parce qu'il y a un groupe de motard allemand sur le camping depuis quelques jours.
Et qu'ils m'ont expliqué le fonctionnement.
Heureusement que l'un d'entre eux a bien voulu m'ouvrir pour que je puisse utiliser les commodités et faire une réserve en eau.
Je suppose que les tenanciers vont bientôt arriver ...

19h, ça y est, le gérant arrive.

Et moi, bien sur, je suis remonté. Pas content du tout le Bavi.
Quand tu ouvres, tu ouvres, tu pars pas te promener.

Parce que oui, c'est ce que le jeunot est allé faire.
Il est partis faire une petite excursion à la mer.
"Ben oui monsieur, comprenez que la saison à été difficile".

Je lui signale donc que je m'étais assuré que son camping était ouvert avant d'arriver.
Et que je ne suis pas heureux de ne pas avoir eu accès aux sanitaires.
(Oui bon ce n'est pas vrai, mais sans la présence et la gentillesse des motards, ça aurait été le cas)
C'est une question de principe, si tu ouvres, tu assumes !

Un point de vue que je fais comprendre par mon exaspération.
Le gars n'apprécie pas, du coup il déchire le papier qu'il était en train de me faire et me dit "Si vous êtes pas content vous n'avez qu'a allé ailleurs".

"Allez, vous dégagez de mon camping"

Et le voilà en train de se diriger vers ma tente.

Je commence à chauffer tout doucement à l'intérieur.
Je le préviens qu'il n'a pas intérêt à toucher à ma tente.

Je décide de démonter et de me casser de toute façon.

Je n'ai jamais été aussi vite pour tout ranger.
Ho, c'est triste, j'ai "oublié" le sac qui me servais de poubelle sur mon emplacement.

Je me "casse" donc, non sans faire une dernière photo.
Et en faisant un bon grand sourire à ce connard (désolé) histoire de le faire mousser.

Je ne le sais pas sur le moment, mais c'est ce qu'on appelle un "refus de vente".
Et c'est totalement illégal.
"Il est interdit de refuser à un consommateur la vente d'un produit ou la prestation d'un service, sauf motif légitime" (article L. 122-1 du Code de la consommation). En cas d'infraction, les amendes sont celles prévues pour les contraventions de 5e classe (au maximum 1 500 euros, doublés en cas de récidive, et 7 500 euros s'il s'agit d'une société)."
https://lentreprise.lexpress.fr/gestion-fiscalite/droit-des-affaires/refus-de-vente-quelles-en-sont-les-limites_1524106.html

Bref, en plus d'être un fainéant, le gars est un incompétent un peu con ...
Ha oui, j'y vais franco, mais je lui avait promis une magnifique pub.

A noter que cette mésaventure a 5 ans, les tenanciers actuels ne sont peut être plus les mêmes.

J'espère d'ailleurs. :)

Bon je suis parti avec un grand sourire, mais n'empêche, le soleil se couche et je n'ai aucun endroit où me rendre.
Je croise d'ailleurs un habitant en sortant du camping, et en discutant de mon aventure me dit que le gars se plaignait pourtant en début de saison de ne pas voir assez de monde.
Ha ha, là je rigole !

Bon, ce n'est pas tout ça, mais ici c'est impossible de faire du camping sauvage.

Je continue et sors de la station, avec une magnifique vue des moutons et l'un des plus beau coucher de soleil que je n'ai jamais vu.
La couleur rouge irradiait l'ensemble du paysage.

Juste le temps de cette seule photographie.
Ensuite je continue, et je descend, au revoir le Ventoux !

Je m'essaye à l'auto-stop, sans trop y croire.
Après quelques essais infructueux, une petite voiture s'arrête.

Il s'agit de 2 anglaises (d'un âge certain désolé pour les fantasmes) en vacances dans la région.
Voiture de location.

J'explique mon cas dans un anglais très sommaire.
Elles hésitent, mais trouvent que j'ai une bonne tête. Cool.

Nous voici en train de descendre à 3 le Ventoux.
Une descente de 24 kilomètres.
Et elles n'ont visiblement pas l'habitude de ce genre de chose.
Ca sens le frein cramé ...

Je leur explique qu'il faut absolument utiliser le frein moteur, sans quoi les freins ne vont pas du tout apprécier.

La descente se passe rapidement.
Malaucéne, le pied du Ventoux.
Il y a un petit camping ici, que je connaissait également.

Après avoir dit grandement remercié mes sauveuses, je m'installe dans le camping en pleine nuit.
Pour le coup, il n'y a plus personne pour m'accueillir à cette heure plus que tardive.

Je vais rapidement manger et ensuite dodo.
Fameuse journée.