Les dirigeants mondiaux et les grands patrons s'en sont violemment pris au président américain, estimant qu'il avait pris une décision néfaste pour la planète. Emmanuel Macron a de son côté fermé la porte a une renégociation de l'accord.
En annonçant le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris, le 1er juin, Donald Trump a créé une véritable onde de choc dans le monde entier. De nombreux dirigeants ont exprimé en des termes francs leur déception.
Alors que le président américain a émis le souhait de renégocier le texte en des termes plus favorables aux Etats-Unis, Emmanuel Macron lui a répondu que rien n'était négociable dans les accords de Paris. Il a jugé que Donald Trump avait commis «une faute pour l’avenir de [la] planète», et a expliqué que Paris et Washington continueraient à travailler ensemble, mais pas sur le climat.
Après son allocution en français, le locataire de l'Elysée s'est adressé en anglais à ses «amis américains». Il a notamment invité scientifiques et entrepreneurs d'outre-Atlantique à venir travailler en France sur le climat, avant de conclure en détournant le célèbre slogan de Donald Trump : «Make our planet great again» («Redonnons à notre planète sa grandeur»).
Paris, Berlin et Rome dénoncent en chœur la décision de Trump
Le point de vue d'Emmanuel Macron a par ailleurs été exprimé de façon conjointe par Berlin, Paris et Rome, qui ont publié une déclaration commune, dans laquelle ils disent regretter la décision des Etats-Unis et affirment être fermement convaincus que l'accord ne peut pas être renégocié. Les trois dirigeants qui ont signé le communiqué considèrent que la dynamique du traité est irréversible et qu'il s'agit d'un instrument vital pour la planète, mais aussi pour leurs sociétés et leurs économies.
La chancelière allemande Angela Merkel a en outre appelé à poursuivre «la politique climatique qui préserve notre terre». Auparavant, plusieurs de ses ministres sociaux-démocrates, dont son chef de la diplomatie Sigmar Gabriel, avaient estimé que la décision de Donald Trump allait «nuire» au monde entier.
Une décision «gravement erronée» pour Juncker
Même son de cloche du côté des instances européennes. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a pour sa part qualifié de «gravement erronée» la décision du président américain. Le monde peut continuer à compter sur l'Europe pour diriger la lutte contre le réchauffement climatique, veut de son côté croire le commissaire européen à l'Action pour le climat, Miguel Arias Canete, ajoutant qu'il regrettait profondément la mesure unilatérale de l'administration Trump.
«L'accord de Paris doit être respecté. C'est une question de confiance», a estimé le président du Parlement européen, Antonio Tajani. «L'accord de Paris est vivant et nous le mènerons à bien, avec ou sans l'administration américaine», a-t-il ajouté.
L'ONU a également fait part de sa «grande déception» par la voix de son porte-parole Stéphane Dujarric. «Il est essentiel que les Etats-Unis conservent un rôle dirigeant dans les dossiers environnementaux», a-t-il ajouté.
Le maire de Paris Anna Hidalgo a quant à elle publié un communiqué sur Twitter, dans lequel elle martèle que les grandes villes du monde appliqueront l'accord de Paris, «quoi qu'il arrive».
De l'autre côté de l'Atlantique, Barack Obama, qui avait signé l'accord pour les Etats-Unis, a regretté dans un communiqué de presse la décision de son successeur, tout en affirmant que cela n'entraverait pas les progrès écologiques dans le reste du monde.
Les grands patrons déçus
Elon Musk, le très médiatique PDG du constructeur de voitures électriques Tesla et ardent défenseur des énergies renouvelables, a annoncé qu'il quittait les différents cénacles de grands patrons conseillant Donald Trump, après la décision de ce dernier de quitter l'accord de Paris sur le climat.
«Je quitte les conseils présidentiels. Le changement climatique est réel. Quitter [l'accord de] Paris n'est pas bon pour l'Amérique et le monde», a tweeté Elon Musk dans les minutes qui ont suivi l'annonce du locataire de la Maison Blanche.
Le président de Microsoft Brad Smith s'est lui aussi dit déçu de cette décision, tout en assurant que l'entreprise restait déterminée à faire «sa part» pour lutter contre le réchauffement climatique.
Jeff Immelt, le PDG du conglomérat industriel américain General Electric a également condamné l'initiative de Washington. «Je suis déçu par la décision d'aujourd'hui [1er juin] sur l'accord de Paris. Le changement climatique est réel. L'industrie doit maintenant prendre la tête et ne plus dépendre du gouvernement», a-t-il tweeté.
1 juin 2017, 23:01
R.T, AFP
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