Il y a un an, j'étais au bord de la mort. Plus près que jamais, je pouvais sentir l'étreinte de la faucheuse. Je me souviens des visions floues de personnes sans visage qui me parlaient. Ils me disaient de ne pas fermer les yeux même si j'avais l'impression d'être coincé sous l'eau. Leurs voix parviennent à mes oreilles mais elles semblent toutes si étouffées.
J'ai fermé les yeux et me suis réveillé 24 heures plus tard. Une journée de ma vie passée sur un lit. Une journée sans aucun souvenir de ce qui s'est passé. Pourtant, je me suis quand même réveillé.
Pour certains, cela pourrait être considéré comme un miracle. Ils auraient pu prendre une profonde inspiration et louer Dieu de leur avoir donné une autre chance. Quant à moi, je me sentais simplement vide. Un peu comme crier dans le vide sans entendre d’écho.
Pourtant, j'ai vécu. Mon cœur bat encore alors j'ai vécu. J'ai vécu mais ce n'est peut-être pas le bon mot. Peut-être que le mot que je recherche existe. J'existe toujours même si tout ce que je suis est déjà mort. C'est du moins ce que je pensais.
Il y a un an, le monde était si gris que la seule façon à laquelle je pensais de voir un peu de lumière était de disparaître. Mais maintenant, les choses sont similaires à bien des égards et pourtant si différentes de ce qu’était ma vie avant.
C’est une vie dont je n’avais ni rêvé ni planifié. La vie que je voulais après l’obtention de mon diplôme s’est brisée au moment où ma dernière relation a pris fin. C'est tellement drôle de penser aux projets que vous avez faits impliquant une autre personne alors que cette personne ne fait plus partie de votre vie. Pourtant, je suis reconnaissant. Cette fin a donné vie à un nouveau départ.
Dans un nouveau chapitre, j'ai retrouvé des morceaux de moi-même et découvert de nouvelles choses sur moi-même. C’est un sentiment différent de pouvoir commencer à mieux se comprendre. C’est comme si vous appreniez enfin les paroles d’une chanson que vous n’arrêtiez pas de fredonner pour une raison quelconque. Je découvre enfin la chanson méconnue qui était cachée en moi depuis de nombreuses années.
Il y a un an, je ne pensais qu'à disparaître de ce monde. Maintenant, je ne peux pas imaginer ne pas me réveiller le matin. Le trouble bipolaire me domine toujours, mais j'ai appris à vivre avec. Je ne permettrais plus que cela me fasse honte de qui je suis. Je ne lui permettrais plus de prendre la joie que je trouve à vivre. Je ne cacherai plus la chanson méconnue que j’ai enfin entendue en moi.
Au lieu de cela, aujourd'hui, un an après avoir survécu à mes démons, je continuerai à vivre. Je continuerai à voir le monde avec un cœur qui l'apprécie. Je continuerai même les jours où j'ai envie de m'évanouir dans le néant. Je serai encore là l'année prochaine pour célébrer ma survie. Et l’année d’après. Je serai ici jusqu'à ce que je ne puisse plus célébrer la vie que j'ai vécue. Une chanson méconnue est sortie et ma voix ne restera plus silencieuse.
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