Jour 20
Plutôt que de prendre mon petit-déjeuner à l’hôtel, je vais juste prendre un café dans un des nombreux micros café de la ville, constitué un comptoir ouvert sur l’extérieur et d’une unique table. Super accueil, sourire sincère et échanges de quelques mots en français. Il suffit de pas grand-chose, juste quelqu’un de souriant avec un peu de curiosité et lorsque que je quitte l’endroit quelques minutes plus tard, me voilà le sourire aux lèvres pour un bon moment. Lorsque je quitte l’hôtel, un tuk tuk s’arrête direct. « Where you go ?» « bus station ». En lieu et place d’un chauffeur tout seul, c’est un jeune couple en train de rigoler...visiblement ça discute sur la destination qui semble contrarier leurs plans. Finalement ils veulent bien faire la course mais pour un prix gonflé... « OK 150 bahts, very fast » « no, no » j’ai payé 50 bahts pour venir de la bus station, no way pour 150 bahts. Ils repartent alors aussi vite qu’ils sont arrivés. Je rattrape alors la rue principale, il y a quelques taxis bus, on me redemande 150 bahts, je continue de marcher, je fais signe à un autre déjà en train de circuler, 70 bahts, nettement plus raisonnable.
En attendant le bus, je sors ma liseuse, je n’ai pas beaucoup lu depuis le départ, je viens de commencer Hypérion de Dan Simmons, roman culte dans le genre SF, et je dois dire que j’accroche carrément.
Le bus part à l’heure. J’écoute alors un live DJ Nod enregistré au Festival Ozora, un mix que j’ai pas mal écouté à mon ancien boulot de technicien-archiviste. Me voilà à repenser aux heures passées dans les locaux d’archives des clients, souvent placé en sous-sol. Une fois que le client m’avait montré les documents qu’il souhaitait externaliser, je me retrouvai seul à la tâche, et pouvait donc me permettre d'écouter de la musique, sans déranger personne. Encore une fois, ce contraste entre mes perceptions sonores et visuelles me permet de prendre conscience du chemin parcouru, et de savourer cet instant en récompense de l’énergie dépensée à porter des tonnes de paperasse avec toujours en ligne de mire le seul but de construire la vie de mes rêves. Je kiffe. si t'as pas trop compris ce que je viens de raconter, va voir la rubrique à propos et l'épisode S01E05.
Le paysage devient plus vallonné et moins sec. Arrivée à Chiang Rai, directement à la descente du bus, je vais réserver mon billet de retour pour Chiang Mai, ça évitera des frais d’agences (voir épisode précédent), je choisis la classe la moins chère avec la clim’...129 bahts. Après être passé dans un 7eleven pour remettre des crédits sur mon téléphone, je file à pied à l’Akha River House à 1km, d’où part la navette pour l’Akha Hill House situé dans les montagnes où je vais passer les prochaines nuits. J’ai deux heures à tuer avant le départ de la navette. Je laisse mon gros sac à dos à l’accueil et pars à la recherche d’un endroit pour grignoter un peu. À 15 min de marche, il y a un endroit appelé Melt In The Mouse avec des bon avis. Ok! let’s try! Endroit classy, la carte des plats est plus qu’alléchante, les prix moins, mais on a rien sans rien. Je choisis donc un espèce de café shake avec glace vanille, morceaux de brownie et caramel. Le serveur revient à peine 10 min plus tard avec un truc énorme qu’il pose sur ma table, c’est magnifique et délicieux. En voyant ça, le couple d’allemand installé derrière mois ne peut résister à la tentation et en commande un direct. Je ne regrette absolument pas les 250 bahts de l’addition.
Coffee shake au Melt In The Mouse.
On charge les sacs à l’arrière du pickup, pas de sièges. J’embarque avec deux couples de Français ayant chacun un enfant en bas âge. Les deux mamans seront devant avec leurs gamins dans la cabine avec le chauffeur. Moi et les deux papas debout à l’arrière avec les sacs. C’est parti pour une petite heure de route à travers la campagne thaïlandaise au coucher du soleil, le vent dans les cheveux, bref tout y est. Dans les trucs à faire au moins dans sa vie, ça, c’est fait, c’est cliché peut-être, mais c’est trop bon.
On the road again !
À l'arrière du pickup, les cheveux au vent !
À l'arrière du pickup, les cheveux au vent !
Arrivée au village Akha.
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Nous voilà arrivés au village Akha dans les montagnes. Check-in, fonctionnement à la cool, tu notes sur un carnet ce que tu consommes et tu paies à la fin. Le bungalow que j’ai réservé est encore occupé, je suis donc logé dans une gamme un cran au-dessus. C’est roots. Je vois le jour entre les planches des murs, ceux de la salle de bains sont décrépis par l'humidité, la moustiquaire est un peu trouée (mais bon, pas trop de moustiques en ce moment cela ne devrait pas être un problème). Pour finir de planter le décor, la plupart des maisons du village sont en bois et bambou, les poules et canards se baladent en liberté et la vue sur les montagnes depuis ma terrasse est magnifique.
Vue de ma terrasse !
Le soir à table, je m’installe pour manger avec des Allemands en train de discuter avec « Semiot » (je n’ai aucune idée de l’orthographe de son nom), un natif du village qui parle anglais. Il nous explique qu’il a appris par lui-même, il nous parle également de chasse. Visiblement dans le coin, ils bouffent tout ce qui bouge sauf les tortues même s’il y a déjà goûté. Pour l’instant, je n’ai vu que les geckos qui squattent les murs de mon bungalow et qui se carapatent dès que j’arrive. C’est cool les geckos, ils s’occupent des insectes qui pourrait m’emmerder, sauf qu’ici avec leur énorme gabarit d'une trentaine de centimètres, ils font un bordel pas possible lorsque qu’il se déplace sur le toit du bungalow.
Le feu du soir. En plus de la chaleur qu'il fournit, ça éloigne les moustiques.
Gecko maousse costaud dans ma salle de bain.
Porte de mon bungalow.
Semiot nous raconte également qu’il y a autour du village Akha, 4 autres villages (Lahu, Yao, Chinese et Lisu) avec chacun leur dialecte propre, qu’ils vivent en bonne entente et que quand il n’arrive pas se comprendre il parle en thaï. De façon sporadique, des pétards se font entendre au loin ainsi que de la musique…en fait, c’est la fête au village chinois pour fêter le Nouvel An. Et dans ces cas-là, c’est la fête pendant plusieurs jours.
Les nuits sont fraîches par ici, déjà que j’ai dû ressortir mon sweat, resté dans mon sac depuis mon départ de Paris, mais la simple couverture ne suffit pas. La prochaine nuit j’en demanderai une en plus.
Prochain épisode lundi...
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