Dans le contexte des cryptomonnaies, un ASIC est un ensemble de puces spécifiquement conçues pour le minage d’une certaine cryptomonnaie. Récemment, de nouveaux ASIC ont fait leur apparition sur le marché. Ces machines ont la particularité de passer outre les caractéristiques de certains algorithmes de minage prévus pour résister aux AISC. Des monnaies comme Monero ont changé leur algorithme pour empêcher les ASIC de travailler sur leur réseau. Quel est donc le problème avec ASIC ?
Les ASIC offrent généralement un avantage significatif sur les cartes graphiques (GPU) et le minage CPU. La rentabilité est telle, à la sortie d’un nouvel ASIC, qu’il n’est généralement plus du tout rentable de continuer à miner le même coin avec des GPU. Cette optimisation n’est pas tout à fait une mauvaise chose. En effet, des problèmes similaires se posent lors de la comparaison entre minage GPU et CPU. Le minage par processeur (CPU) devient souvent moins rentable ou obsolète une fois que l’algorithme d’une crypto a été optimisé pour le minage par GPU.
Le plus gros problème avec les ASIC, c’est qu’il y a très peu d’entreprises qui les fabriquent. Lorsqu’un processus de fabrication centralisée comme celui-ci est en place, le résultat est qu’une ou deux sociétés possèdent presque tous les droits de distribution de la puissance de hachage d’une cryptomonnaie, ce qui créer un système de minage quasi centralisé.
Même si le public peut acheter des ASIC pour se mettre à miner avec, les entreprises qui les vendent gardent toujours le contrôle sur le nombre d’unités qu’elles distribuent. En 2016, un cas assez évoquant de contrôle absolu du minage par les entreprises de fabrication d’ASIC a été démontré. Il a été découvert que Bitmain, le plus grand fabricant d’ASIC au monde, exerçait un contrôle caché de ses machines distribuées chez les clients. Ce contrôle leur aurait permis d’éteindre une grande partie des mineurs de Bitcoin dans le monde et de faire tomber drastiquement le hashrate global. Une telle chose est impensable pour la fiabilité d’un réseau censé être distribué et libre, c’est pourquoi la centralisation du minage devrait être évitée.Les critiques permanentes que reçoivent les ASICS ne sont pas liées au fait qu’ils fournissent une augmentation significative des performances par rapport aux GPU, mais que leur processus de fabrication et de distribution est trop centralisé. Cela mène à la grande question de savoir si la fabrication d’ASIC peut être décentralisée.
À quoi ressembleraient la fabrication et la distribution décentralisées ? Dans l’idéal, il faudrait arriver au point où il serait possible d’acheter un ASIC dans n’import quel magasin de matériel informatique, comme on le fait actuellement avec les GPU. Il faudrait 10 ou 20 compagnies concurrentes afin de produire le matériel le moins cher possible et le plus disponible. Certains affirmaient que le matériel de minage Bitcoin se diversifierait de cette façon, mais depuis les 5 dernières années, on se rend compte que la fabrication est de plus en plus centralisée, notamment avec Bitmain et Bitfury qui dominent totalement le marché.
Certains ont proposé l’idée redonner la possibilité à d’autres entreprises de se développer en introduisant un algorithme de minage comme SHA-3 qui est plus facile à mettre en œuvre sur le matériel que SHA-256. Cela forcerait toutes les entreprises de développement d’ASIC à partir de zéro en espérant que de nouvelles se mettent au développement de ces machines et, pas uniquement les deux leaders du marché actuel. Cependant, on ne sait pas très bien si cela conduirait à un marché décentralisé ou si, encore une fois, les entreprises qui ont le plus d’argent se retrouveraient en tête.
Pour les raisons évoquées ci-dessus, quand un fabricant met en vente un ASIC, l’équipe de développement de la crypto en question doit prendre une décision : est-ce qu’ils effectuent un Hard Fork pour continuer leur résistance aux ASIC, ou est-ce qu’ils acceptent que 2 ou 3 fabricants qui produisent les ASICS contrôle la plus grande part de la puissance de hachage ?
Monero a choisi le Hard Fork, ce qui signifie qu’ils vont changer légèrement leur algorithme de minage tous les 6 mois. Les ASICS sont construits pour être une implémentation physique de l’algorithme de minage qu’ils exploitent, donc si vous changez cet algorithme juste un peu, les fabricants doivent développer et construire une machine complètement nouvelle. Cela coûte des millions en recherche et développement et vise à dissuader les fabricants d’ASIC.
Il y a beaucoup de choses à considérer en choisissant le modèle du Hard Fork permanent et je pense que de nouveaux algorithmes, définitivement résistants, feront leur entrée prochainement. Certains comme l’Argon 2 et le RangProg fond parti des petits nouveaux censés résister aux ASIC de manière durable. L’objectif d’une blockchain devrait toujours être de maintenir une répartition équitable du taux de hachage et d’être aussi décentralisée que possible.
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