Le froid automnal qui frappe notre capitale a poussé les parisiens, en quête de douceur et de chaleur à se retrouver au Bataclan vendredi soir dernier, pour le concert de Dermot Kennedy, accompagné de Lilla Vargen.
- Lilla Vargen -
La soirée s’ouvre avec la prestation de la jeune irlandaise Lilla Vargen. Il n’aura suffit que de peu de notes pour envoûter le public, et installer un silence presque religieux dans l’audience. Sa voix à la fois puissante et mélancolique emplit la salle d’une façon presque enveloppante, confortable, et instaure très vite un climat de confiance. Durant une petite demi heure, l’artiste nous conte des pertes, des amours. Elle se livre, à nu, devant nous, dans toute sa fragilité, dont elle fait une force. Il y a quelque chose de pur, de merveilleux dans cet instant, quelque chose de magique. Mais ses texte n’y sont pas pour rien. De fait, elle s’adresse à tous et chacun, faisant passer des messages nécessaires, sur l’affirmation de soi, sur le fait de s’émanciper de nos dépendances aux autres, à ce qui n’est pas bon pour nous, comme dans Why Wait ou Solitary.
Après quelques mots de remerciements, mentionnant l’honneur d’être présente dans un lieu si chargé d’histoire et d’émotions, l’Irlandaise entonne les première notes de On My Mind, dont les paroles « Is it really this fun when you're on my mind? » semblaient prendre une toute autre tournure dans cette salle.
La vocaliste aura sans doute mit autant de baume aux coeurs qu’elle en aura conquis ce soir, et sa nouvelle meute n’est pas prête de la quitter.
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Lorsque Dermot Kennedy foule enfin les planches du Bataclan, presque dans l’obscurité, les spectateurs ne cachent pas leur ferveur. Dès le premier morceau, il nous promet une soirée que [nous] n’oublierons pas (An Evening I Will Not Forget), et l’audience lui rendra bien. En effet, le choeur de la foule fera écho au vocaliste durant presque tout le set, bien que parfois incités par des « please sing with me » et « one more time » (litt. « s’il vous plaît, chantez avec moi » et « encore une fois »), mais bien souvent spontanément. Le chanteur, bien qu’ayant l’air assez timide, est loin d’être perdu (Lost) ce soir. De fait, d’une certaine façon, il est entouré de tous [ses] amis (All My Friends), puisqu’une bonne partie de la salle l’a suivi depuis l’Irlande.
Mais tout le mérite ne revient pas au public, bien loin de là. L’artiste a à coeur d’impliquer chaque personne présente et ne cesse de se justifier sur ses textes, sur ses intentions derrière chacune de ses créations, comme pour gagner une confiance qui lui est déjà donnée d’emblée. Il y a une sorte de pureté, d’humilité, et d’entièreté qui se dégagent de lui, de son discours, de ses morceaux écorchés vifs, et alors qu’il semblerait souhaiter rester dans un coin (The Corner), sa personne le ramène malgré lui à la lumière, sur le devant de la scène, comme lorsqu’il explique qu’il se sent une responsabilité, étant écouté par un grand nombre de personnes, d’avoir une portée universelle dans ses textes, avec des messages qui pourraient faire du bien, et aider ceux qui en auraient besoin, comme pour Outnumbered qui rappelle qu’il y a toujours de la lumière au bout du tunnel, et que tout ira pour le mieux.
L’artiste nous propose ensuite une petite expérience : celle de fermer les yeux, et de s’imaginer dans un lieu où l’on se sent bien, une personne avec qui l’on se sent comme à la maison, avant d’interpréter la chaleureuse For Island Fires and Family. Nul doute que de nombreuses personnes ne se sont imaginées nul part ailleurs que là, à l’écouter, tant nous nous sentons bien et sans peur (Without Fear). Certains artistes ont un certain pouvoir sur [nous] (Power Over Me), celui de nous faire oublier nos soucis le temps d’un concert, celui d’alléger nos coeurs, et ne nous faire nous sentir compris, comme une sorte de rédemption (Redemption). Dermot Kennedy en fait partie, et mérite toute la gloire qui aura pu lui être chantée ce soir-là.
Le concert se termine sur la sublime After Rain, pour laquelle les fans ont prévu des lanternes en papier, accompagnées de lumières de smartphones pour illuminer la salle. Un dernier geste qui ne manquera pas d’émouvoir le frontman, une dernière fois avant de nous dire adieu sans rappel.
« Après la pluie (After Rain), le beau temps », mais ce soir, après une telle soirée, ce sera un retour dans le froid et la grisaille pour les parisiens, mais le coeur emplit de soleil.
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Setlist :
An Evening I Will Not Forget
Lost
All My Friends
What Have I Done
Moment Passed
The Corner
Rome
Couldn’t Tell
Outnumbered
For Island Fires and Family
Glory
Without Fear
Redemption
Power Over Me
After Rain
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