[politique] J'ai beaucoup d'idées mais je ne serai pas candidat aux élections communales...

in fr •  6 years ago  (edited)

Je ne serai pas candidat aux élections communales à Mons, des élections qui se tiendront le dimanche 14 octobre prochain.

On me l'a proposé, car par le passé, j'ai organisé différentes actions citoyennes et j'ai cogéré le Coin aux étoiles, un petit lieu de culture alternative.

Néanmoins, je ne peux pas être candidat. Le choix s'impose pour moi. Pour deux raisons évidentes :

  1. Je ne suis encore présent sur Mons que par contrainte : mon bâtiment, comme beaucoup d'autres en centre-ville, ne trouvant, pour le moment, aucun acquéreur à sa valeur de marché estimée. Cela me semble être une bien mauvaise base à une action politique saine, en faveur de la cité...

  2. J'ai subi quelques gros coups durs ces derniers temps. Je ne supporte plus grand-chose et plus grand-monde, à vrai dire. Or, la politique est le lieu où les enjeux de pouvoir se font et se défont, le lieu donc où ce que je me dois d'éviter chez l'Humain comme attitude et comme jugement se trouvera décuplé, vu le système dans lequel nous évoluons.

Néanmoins, Mons est assurément la commune où j'ai le plus vécu, pour le meilleur comme pour le pire, d'ailleurs. Durant de nombreuses années, j'ai ouvert l'oeil et tendu l'oreille. S'il m'est certain que je dois aujourd'hui écouter mes valeurs et mon intuition qui ne m'ont jamais trahi, je tiens ici à formuler des propositions pour cette ville dans laquelle j'ai voulu m'établir et m'investir.

Pour moi, il y a cinq domaines dans lesquelles des mesures doivent être prises car il s'agit de nécessités absolues. Je vais développer à chaque fois 3 propositions mais j'en ai bien d'autres...

1) LE SOCIAL :

Mons est le chef-lieu de la Province la plus pauvre de Belgique. Au sein même de la commune, de nombreux quartiers sont laissés totalement à l'abandon et innombrables sont ceux qui souffrent et sont laissés livrés à eux-mêmes.
Aujourd'hui, Mons-ville ressemble à un océan de misère dans lequel flotte un îlot de bourgeoisie insouciante et totalement déconnectée des besoins réels des citoyens.

JE PROPOSE :

A) Le rachat par la ville des nombreux immeubles abandonnés ou en vente depuis de nombreuses années et leur conversion en logement sociaux ainsi que la redéfinition de critères clairs pour l'attribution de ceux-ci afin que les familles puissent faire valoir leurs droits face aux différents passe-droits.
B) L'instauration d'une taxe de 1% sur le chiffre d'affaire des grandes entreprises implantées aux Grands Prés, les seules à bénéficier de l'actuelle politique économique dirupiste tandis que l'intra-muros pourrit. La conversion de cette taxe en une prime à l'établissement pour les commerces de proximité sans capital et répondant aux critères d'une charte écologique et citoyenne leur donnant une mission sociale.
C) Mons est une commune très chère pour les travailleurs et leur famille, cela doit cesser ! Suppression de l'augmentation systématique du précompte immobilier décidée sous Di Rupo, instauration d'un "maximum à taxer" de 100€ l'an pour tous les ménages avec un revenu moyen ou modeste.

2) LA DÉMOCRATIE DIRECTE :

L'autocratie socialo-capitaliste à la tête de la ville ne laisse de la place au citoyen qu'en période électorale ou, par opportunisme, à l'occasion d'événements particuliers. La démocratie n'est pas un vain mot ! Il faut aujourd'hui lui accoler le mot "directe" pour qu'elle retrouve tout son sens !
Nombreux sont en effet à Mons le nombre de dossiers opaques sur lesquels la population n'a aucune prise...

JE PROPOSE :

A) Je soutiens pleinement la proposition de la liste CitoyenS (pas la liste de John Joos, celle de Transparencia !) de rendre public les documents des différents conseils communaux et de tenir un conseil citoyen à l'aide de ceux-ci en parallèle du conseil communal officiel. Il est à préciser que Transparencia présente sa propre liste car aucun élu n'a donné suite à sa requête visant à accéder à ces documents... c'est dire !
B) La soumission à un référendum pour tout grand projet d'ampleur sur le territoire montois. Il est inadmissible que le citoyen n'ait eu aucun mot à dire sur l'implantation de la gare pharaonique ou sur le Primark, cette entreprise si peu éthique qui pratique l'esclavage en Asie du Sud et la spéculation immobilière ici. Deux grands projets "socialistes" pour Di Rupo!
C) L'obligation pour tous les recruteurs de l'administration communale de prouver que chaque engagement au sein de celle-ci s'effectue sur base des compétences et non sur piston politique. Chaque offre d'emploi doit faire l'objet d'une publicité transparente sur les supports officiels. Lors des auditions, la présence d'un délégué syndical non-encarté doit être prévue, sauf si le candidat s'y oppose.

3) L'ENVIRONNEMENT

À Mons, le bruit, la pollution atmosphérique et les problèmes de mobilité sont devenus courants. La canicule de cet été a mis la cité à rude épreuve. De nombreuses rues ne sont pas adaptées à la circulation en voiture, ce qui crée du stress inutile tant pour les automobilistes que pour les autres usagers de la route. Il faut songer sans plus attendre à une transition écologique !

JE PROPOSE :

A) Un plan de mobilité global, prévoyant de nouvelles pistes cyclables sûres pour toute l'entité, la création de parkings gratuits aux entrées de ville, l'interdiction de certaines rues à la circulation automobile et le rétablissement des bus gratuits qui apportaient un énorme plus à Mons.
B) La plantation d'une centaine d'arbres fruitiers en centre-ville afin d'absorber le monoxyde de carbone et d'offrir des fruits frais aux citoyens et aux sans-abris.
C) La création d'un centre de compostage et de recyclage autogéré afin de donner une seconde vie à de nombreux matériaux et d'éviter les dépôts sauvages.

4) LA CULTURE

La ville de Mons, désignée "Capitale de la culture" en 2015, a reçu 75 millions d'euros de l'Europe... alors que de nombreux artistes montois se faisaient exclure du chômage sur ordre des nouvelles mesures décrétées par le gouvernement de son bourgmestre, le "socialiste" Di Rupo. Aujourd'hui, les bars-concerts ont fermé, les lieux officiels également, Mons n'a même plus de médiathèque et de nombreux artistes de talents ont quitté la ville tandis que des directeurs "encartés" ont touché de gros parachutes dorés sur le dos d'une main d'oeuvre souvent plus qualifiée qu'eux...

JE PROPOSE :

A) Un audit citoyen de Mons 2015. Où est passé l'argent ?
Les directeurs "PS" ne doivent pas rendre des comptes au seul PS. Ils doivent se justifier devant la population !
B) La réhabilitation d'une grande salle de concert dotée de tous le matériel nécessaire à Mons-Ville.
C) Un vaste projet de rénovation des quartiers défavorisés mettant l'art urbain au coeur du processus de rénovation, en collaboration avec les artistes concernés.

5) LA SECURITE

Mons n'est pas un coupe-gorge, mais ce n'est pas non plus une ville tranquille ! La pauvreté généralisée, le commerce de la drogue et parfois même les autorités elles-mêmes ont engendré un climat délétère. Puisque ce n'est pas le sujet qui est de gauche ou droite, mais les réponses qu'on lui apporte, je propose ces mesures clairement de gauche qui ne nient pas qu'il y a des problèmes de sécurité à Mons!

A) Engagement d'une vingtaine d'éducateurs de rue chevronnés. Il faut en effet arrêter avec l'édification coûteuse des commissariats de complaisance qui ferment à 18h (Combien sur la zone de police de Mons-Quévy ?) et recréer du social sur le terrain, prévenir des risques et agir avant que les situations ne dégénèrent. De même, les caméras de surveillance à 39 000€ vite dégradées constituent davantage un problème pour le budget communal qu'une solution...
B) Ce n'est un secret pour personne : beaucoup de problèmes de sécurité à Mons découlent des addictions (alcool et drogues dures). Quand un dealer est arrêté, cela fait les gros titres de Sudpresse, mais cela n'empêchent pas les autres de continuer leur "business" au grand jour à la rue des capucins et ailleurs. Il faut donc développer une unité spéciale des stups au sein de la police de Mons et cesser de taper sur les personnes fragiles qui ont succombé à une addiction. Il faut au contraire prévoir des salles de "détox" pour elles être prises en charge et se sevrer à leur rythme, si elles le souhaitent.
C) De nombreux individus "problématiques" connus de la Justice perpétuent leurs activités au grand jour dans les rues de la ville. Le rôle de la police ne doit pas être prioritairement de coller des PV aux automobilistes ou de harceler les "marginaux" comme beaucoup d'agents le font aujourd'hui.
Pour la sécurité publique, et pour prévenir des nombreux drames, il faut que des planques soient organisées devant le domicile ou l'établissement de ces individus afin qu'ils soient pris en flagrant délit, la seule chose qu'ils craignent encore...

Donc, non je ne serai pas candidat aux élections communales à Mons. Je suis certes flatté qu'on me l'ait proposé, mais il y a aussi autre chose : je ne suis pas convaincu par la démocratie représentative actuelle. Il m'est par exemple déjà arrivé de ne pas voter. Je ferai sans doute un article à l'occasion afin d'expliquer pourquoi.

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J’adore lire tes réflexions sociales @flobinson :)
La démocratie est malheureusement malade un peu partout dans le monde ... Moi je crois fondamentalement en l’être humain et je pense que chaque personne/citoyen, peut faire une différence dans l’amélioration de nos conditions de vie . La priorité; d’abord prendre soin de soi et de ceux qui nous entourent :)
Toi, par tes réflexions et ton engagement tu le fais assurément à ta façon...
Bonne journée !

La démocratie n'est pas vraiment malade ... dans le sens où elle n'a jamais vraiment existé.
Jamais en macro en tout cas.
La seule réelle démocratie possible, c'est l'anarchie. (dans le vrai sens du mot)
Dès qu'un système de représentants élu qui décident pour le groupe est présent, il s'agit de la définition d'une oligarchie.

Il faut arriver à s'affranchir de ce dogme du "on doit forcément avoir un chef, un décideur".
Ca existe, sous le couvert d'initiative citoyenne, ou parfois même plus largement, via des collectifs.
Mais ça plait rarement à l'oligarchie toute puissante en place.

Notre-Dame-des-Landes on en parle ? :)

Pour Notre-Dame-des-Landes, le fait que la démocratie directe ait dans ce cas précis donné pas mal de résultats est pour moi la raison n°1 qui pousse les autorités françaises à vouloir en supprimer tout ce qu'il en reste.

Je suis heureux que mes réflexions permettent à d'autres réflexions d'être exprimées.

Pour ma part, je considère que la démocratie est un idéal-type, c'est-à-dire un concept qui n'a jamais existé à l'état pur et ne peut pas exister. On ne peut qu'y tendre notamment via la démocratie directe.

La démocratie directe n'est même pas encore la démocratie à l'état pur. Pour l'avoir expérimentée dans différents mouvements citoyens, j'ai pu constater qu'après l'installation d'une certaine routine, des personnalités fortes s'imposent et puisent dans l'apathie ambiante le moyen de donner à leur voix plus d'importance... ce qui amène à terme à la dégradation puis à la destruction des dits mouvements citoyens (Les indignés, Occupy, Nuit debout,...)

En fait, la pratique de la démocratie directe exige une majorité de participants actifs et auto-disciplinés. Or, on y arrive surtout par l'enseignement... dans lequel la dictature financière actuelle fait justement en sorte que l'on investisse de moins en moins.