Géorgie, les plaisirs de la tablesteemCreated with Sketch.

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Gastronomie et partage en Géorgie

Le dire est un lieu commun, la cuisine est le reflet d’un pays et de ses gens. En Géorgie elle est généreuse, riche, unique mais aux influences variée, joyeuse et festive. A l’image de ce petit pays du Caucase et de son peuple avenant. C’est vrai que c’est une cuisine nourrissante et il faudra accepter quelques entorses à votre régime comme prix de l’aventure.

Je ne sais pas cuisiner, je ne suis même pas un gourmet, mais je me suis rendu compte au fil des voyages que la cuisine est une fenêtre sur la culture d’un pays. Fenêtre parmi d’autres certes, mais fenêtre si facile si délicieuse à entre ouvrir.

Des plats nombreux et délicieux mais aussi un partage. L’un ne se conçoit pas sans l’autre dans ce pays où l’hospitalité est une règle de vie. La nourriture ne va pas non plus sans la boisson adéquate et à ce niveau la Géorgie a des arguments millénaires.

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Contrairement à ce que j’avais connu à Kiev, Tbilissi, la capitale de la Géorgie, est touristique. De fait les serveurs parlent Anglais et c’est agréable de savoir ce que l’on mange et ce que l’on doit gouter sans passer par Google.


La première serveuse m’a conseillée le Khachapuri, un grand classique de la cuisine Géorgienne. Il s’agit d’une pâte remplie de fromage et décorée d’un œuf, l’ensemble est servi chaud. Chaque endroit semble avoir sa recette propre, une forme différente, une pâte ou un fromage différents je suppose, en tout cas j’en ai goûté plusieurs distincts. Après une bonne journée et la fraîcheur de cette soirée de printemps, ça rentre bien et le corps t’en est reconnaissant comme disent les Espagnols.



Photo Pixabay
La Géorgie, comme l’Ukraine et la Russie, a ce que j’appelle ses raviolis. Ici ils portent le nom de Khinkali. Ils sont énormes en forme de bonbons au chocolat dans son emballage. L’emballage est une pâte classique de raviolis, assez épaisse et ils sont fourrés de viande épicée ou de légumes. Leur forme en champion est plaisante. Vous l’aurez compris, j’adorais les Kinkhalis.


Le pain est toujours présent, il peut prendre de nombreuses formes. Les pains traditionnels géorgiens sont les Lavachi, un peu à l’image de la Tabouna Tunisienne ils sont plats et se cuisent de la même manière. On « colle » une boule de pâte à pain en l’écrasant contre la paroi d’un four rond, réchauffé au feu de bois appelé Tone. Quand ça se décolle, c’est cuit. On peut presque toujours l’acheter directement chaud et le manger sous le sourire d’un ou d'une boulangère heureux de votre plaisir.

Je pourrais continuer longtemps, les plats sont innombrables, souhaitant distraire et non ennuyer, je vais me limiter à mes meilleurs souvenirs. Rentrons dans le sublime avec le Badrijani. Si le nom n’est pas forcément appétissant, pour un Français en tout cas, ces aubergines frites fourrées à la pâte de noix épicée et agrémentées de graines de grenades sont un délice. Cela me rappelle que la noix joue un grand rôle dans la cuisine de ce pays, on la retrouve souvent dans les ingrédients.

La noix est également la star des churchkelas (Tchourtchkhela), ces friandises en forme de saucisse faites à base de moult de raisin, farine et noix (parfois amendes ou raisins sec). Les noix sont enfilées sur une ficelle et trempées dans le jus de raisin épaissi et séché. Je ne croyais pas, les 1er fois que j’en ai vu, que c’était pour manger mais après avoir essayé j’ai adopté. On en trouve partout, en s’arrêtant acheter au bord de la route dans un village il est facile de rencontrer la grand-mère qui sera fière de vous montrer comment elle fabrique ses churchkelas.

Le meilleur plat du monde n’aurait pas la même saveur si on le dégustait seul n’est ce pas ? En Géorgie on dresse la table et on nomme un chef de table qui se mettra au bout. Sous sa direction se succéderont les discours, les toasts et bien sûr les chants et les danses. Les convives sont invités à prendre la parole. Tous les plats sont placés en même temps sur la table et chacun mange ce qu’il veut quand il en a envie. C’est une disposition de fête mais on retrouve cette culture jusque dans les bars ou parfois les restaurants, surtout dans les villages. Il sera alors facile de s’intégrer au groupe voisin, si on a la chance que quelqu’un parle Anglais.

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Il aurait fallu parler de l’importance du fromage, des soupes et des nombreuses salades, des brochettes de viande hachée assaisonnée, des champignons garnis ... ah les champignons garnis ... du poulet dans une sauce aux noix, des yaourts, des pains de maïs cuits dans l’huile et consommés avec du fromage … que la gastronomie Géorgienne me pardonne, d'un si petit hommage.

Entrainé par mes souvenirs gustatifs j’ai oublié l’heure qui tourne. On ne peut pas vivre que dans les souvenirs, même les plus agréables. J'ai lu beaucoup d'articles là dessus sur Steemit, il faut un équilibre. Je vais donc remettre les souvenirs éthyliques au prochain article en vous souhaitant … კარგი მადა


Source Pixabay

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"chef de table", voilà un métier honorable ;-) ! Merci Thierry pour ce récit dans un français impeccablement manipulé ! Et puis, oui, ça met l'eau à la bouche !

Toi, tu parles cuisine...? Le mec que j'ai connu y'a 15 ans et qui bouffait les pates crues sorties du sachet parle "cuisine"... Quand je pense que les jours de fête tu faisais cuire les pâtes et tu rajoutais des knackis... Dios mio !

Je parle de manger amigo, il y a un temps pour tout, les pâtes pour l'aventure et on dirait qu'on en a encore pas mal devant nous et les bonnes choses quand elles se présentent.

J'apprécie toujours autant vos postes, il y a toujours tellement à découvrir.

Merci @marie2018

bon va falloir que je mange maintenant, lol, merci pour cette visite culinaire.
kénavo

Avec plaisir et bon appétit

Miam ça me tente bien!