Par touches, l’exécutif commence à dessiner les contours d’un déconfinement à partir du 1er décembre qui s’annonce très « progressif » afin d’éviter une nouvelle mise sous cloche du pays en début d’année prochaine. On fait le point sur les esquisses du plan du gouvernement.
Ne l’appelez plus « déconfinement ». « Il faut tuer ce mot », martèle-t-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron, cité dans le journal Le Parisien . « Nous ne sommes pas du tout au déconfinement, on en est même loin », a d’ailleurs souligné le porte-parole du gouvernement, mercredi après-midi, à l’issue du Conseil de défense et du Conseil des ministres. « On parle d’une adaptation éventuelle du confinement à partir du 1er décembre si la situation sanitaire nous le permet », a ajouté Gabriel Attal lors de son compte rendu face aux médias.
Cette évolution du vocabulaire vient confirmer de la tendance actuelle au sein de l’exécutif, déjà formalisée mardi par le Premier ministre devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale : la sortie du confinement sera « progressive ». Par « paliers », pour reprendre un autre terme apparu ces derniers jours dans le discours du gouvernement.
Jean Castex l’a confessé aux députés qui l’interrogeaient sur la gestion de la crise : on a « peut-être déconfiné un peu trop vite » au printemps, lorsqu’il était le « Monsieur déconfinement » sous l’égide de son prédécesseur Édouard Philippe. Il ne veut pas répéter les mêmes erreurs. « L’idée est que nous gérions plus dans la durée », a-t-il déclaré, dans l’espoir d’« éviter le stop-and-go », c’est-à-dire l’alternance de périodes de confinement et de déconfinement.
Concrètement, comment va-t-on sortir du confinement début décembre ? Voici ce que l’on sait des esquisses du plan du gouvernement.
Les attestations de déplacement seront toujours demandées
C’est l’un des symboles du confinement. L’attestation dérogatoire pour circuler sera encore nécessaire après le 1er décembre. C’est, en tout cas, ce qu’avait annoncé le Premier ministre lors de son point d’étape du 12 novembre. Ces attestations font néanmoins l’objet d’une « réflexion collective », avance Le Parisien . Selon le journal francilien, le gouvernement réfléchit à les faire évoluer pour les rendre moins contraignantes.
L’hypothèse du retour du couvre-feu
Face aux députés de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, Jean Castex a souligné que « des dispositions de freinage », c’est-à-dire des mesures de restriction, « perdureront » tant que le virus se propage, d’autant que l’hiver favorise sa circulation. Pour cela, le gouvernement dispose d’une boîte à outils juridique grâce à l’état d’urgence sanitaire qui s’étendra jusqu’au 16 février minimum. Il permet d’activer librement le verrouillage de tout ou partie du pays, en ciblant la circulation des personnes, les rassemblements et en ayant recours à des couvre-feux. Ce scénario est « sur la table », a confié une source gouvernementale citée par l’Agence France-Presse (AFP).
Autant de sujets sur lesquels sera attendu Emmanuel Macron, qui doit prendre la parole au cours de la semaine prochaine afin d’annoncer les modalités du premier « pallier » de la sortie du confinement. Il devra manier cette équation complexe : desserrer l’étau des mesures sanitaires pour soulager tout le monde sans prendre le risque de relancer la circulation du virus et exposer le pays à un troisième confinement.
Pour mémoire, le retour du couvre-feu à partir du 1er décembre avait déjà été évoqué par le président du Conseil scientifique, fin octobre, au micro de France Inter . Jean-François Delfraissy plaidait pour évaluer « les différents marqueurs (sanitaires) et ensuite sortir de ce confinement via, par exemple, un couvre-feu qui pourrait se poursuivre pendant le mois de décembre, éventuellement couvrir Noël et le Jour de l’an ».
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« Un mois de confinement ne sera pas suffisant pour faire baisser le nombre quotidien des contaminations autour de 5 000 », barre symbolique évoquée par Emmanuel Macron, justifiait-il. Si l’on a passé un pic durant le confinement comme le soulignait le ministre de la Santé Olivier Véran, les chiffres vont dans le sens de Jean-François Delfraissy : malgré une baisse nette, les nouveaux cas de Covid-19 étaient encore à 28 383 dans le bilan communiqué mercredi 18 novembre par Santé publique France. La pression dans les réanimations s’est allégée mais reste à un niveau également élevé 4 759 patients du Covid-19 sont en réanimation.
Prudence sur les rassemblements
Le gouvernement s’appuie sur ces chiffres de l’épidémie pour avancer prudemment sur la question des rassemblements. « Nous sommes encore très loin d’avoir gagné la guerre face au virus » et « nous devons vivre avec les contraintes nécessaires à sa maîtrise pendant encore un certain temps », a insisté Gabriel Attal, mercredi. « Le Président l’a rappelé : relâcher nos efforts maintenant, c’est prendre le risque de les avoir faits pour rien », a-t-il ajouté. De manière générale, des jauges devraient ainsi être définies dans tous les établissements recevant du public.
Très éprouvé, le secteur de la culture attend des directives pour ses cinémas, ses théâtres et ses salles de spectacle. Le sport, lui, a obtenu un assouplissement avec l’autorisation, pour les mineurs, de reprendre leur activité en club à partir de décembre, avec un protocole renforcé, notamment pour les sports en intérieur. Mais le public ne reviendra pas dans les stades avant janvier, avec des jauges adaptées. Le gouvernement s’est aussi dit prêt à envisager un assouplissement des restrictions visant les cérémonies religieuses à partir du 1er décembre, à condition d’adopter des règles strictes. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin doit travailler sur un protocole avec les responsables des cultes d’ici là.
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Et pour les fêtes de Noël et de la Saint-Sylvestre, pourra-t-on se réunir ? Là aussi, le gouvernement joue la prudence, même s’il a annoncé que 100 % des trains étaient ouverts à la réservation pour la période des vacances scolaires. « Notre objectif est de pouvoir permettre un nouvel allégement au moment des vacances de Noël », pour que les Français « puissent passer des fêtes de fin d’année en famille », avait expliqué Jean Castex, lors de ce point du 12 novembre. Mais elles ne pourront « pas se tenir de la même manière que d’habitude ». « Il ne serait pas raisonnable d’espérer pouvoir organiser de grandes fêtes à plusieurs dizaines de personnes, notamment pour le réveillon du 31 décembre », avait-il développé. « Je ne peux pas vous promettre qu’on soit rassemblés tous ensemble à n’importe quel endroit du pays. Je le souhaite ardemment », a déclaré, pour sa part, Olivier Véran, mardi 17 novembre, au micro de RMC/BFMTV.
Priorité à la réouverture des commerces
Mis sous intense pression alors que la période des fêtes démarre, l’exécutif devrait assouplir dès le mardi 1er décembre, voire le week-end avant, les mesures pour permettre aux commerces de rouvrir, avec un protocole sanitaire renforcé. La ministre chargée de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher a assuré, ce jeudi sur LCI, que l’objectif du gouvernement était « d’ouvrir les commerces physiques dès que possible », tout en soulignant que « chaque jour compte aussi en matière sanitaire ».
« Nous aurons les éléments la semaine prochaine », a-t-elle poursuivi. La ministre du Travail Élisabeth Borne, invitée de BFMTV, a, elle, indiqué recevoir les représentants des commerçants vendredi afin d’aboutir à un « protocole sanitaire strict » pour permettre une réouverture des commerces avec « des règles qui soient vraiment protectrices ».
L’horizon est plus flou pour les cafés, bars et restaurants. Soupçonnés d’être des lieux importants de contamination, ils vont sans doute devoir attendre 2021 pour rouvrir. « Aujourd’hui nous ne voyons pas autour de nous de réponse suffisamment convaincante sur la façon dont on peut rouvrir les restaurants », résume une ministre citée par l’AFP. Dimanche, un conseiller de l’exécutif confiait au JDD que ces établissements ne devraient pas retrouver leurs clients avant janvier. Une hypothèse aussi évoquée par franceinfo et Le Point , ce dernier évoquant même un maintien de la fermeture jusqu’au 1er février.
L’option d’un contrôle des personnes qui doivent s’isoler
En attendant l’arrivée des vaccins, espérée à partir de janvier, Jean Castex a aussi relevé, mardi, face aux députés, que la « phase » suivant le confinementserait marquée par un accroissement de « la politique de tests, ce qui sera rendu possible par l’arrivée de la nouvelle génération de tests antigéniques ». « Mais cela supposera une lourde organisation logistique puisqu’il s’agit à la fois de tester, mais aussi d’alerter et de protéger les personnes positives et leurs cas contact », a-t-il pointé.
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