La France est-elle le prochain pays à utiliser le chauffage urbain solaire?
La France, un nouveau venu sur le marché du chauffage solaire urbain (SDH), est maintenant prête à décoller après avoir participé à quelques initiatives soutenues par l’UE. Les performances et la fiabilité du système sont assez bonnes, selon les données de surveillance des deux premières centrales pilotes Français.
Fabrice Renaud, ingénieur de recherche au centre de R&D Cylergie de la société Français Engie, a présenté le graphique lors de la 4ème conférence internationale sur le chauffage urbain solaire à Billund au Danemark, montrant les performances du champ collecteur de tubes sous vide de 458 m2 à Balma-Gramont.
Afin d’accélérer la croissance des DSS dans la région Français Auvergne — Rhône-Alpes, un nouveau document de stratégie est en cours d’élaboration. Graphique
Renaud a souligné que l’usine de Balma-Gramont, près de Toulouse dans le sud de la France, produisait un rendement solaire spécifique compris entre 550 et 560 kWh / m2, ce qui, selon lui, était satisfaisant. En revanche, une augmentation de la demande de chauffage urbain a fait chuter la composante solaire de près de 6% à 4,5%.
La ferme solaire a montré un haut niveau de fiabilité et n’a pas généré de problèmes importants (la stagnation n’a jamais eu lieu). Néanmoins, il serait souhaitable d’améliorer le système et de réduire la consommation d’énergie excessive des composants auxiliaires (environ 17 kWh par MWh de chaleur produite).
Problèmes de rendement de l’installation de collecteur solaire à Juvignac en France
Renaud a également discuté des résultats de la surveillance de l’installation SDH de 300 m2 de collecteur à plaques plates de Juvignac, dans le sud de la France. Bien que le rendement solaire annuel (environ 720 kWh/m2) soit conforme aux valeurs de conception, la part solaire (environ 4% au lieu de 5,5%) est inférieure aux prévisions, une fois de plus en raison de la demande accrue des utilisateurs d’électricité.
En raison de pannes de réseau DH, cette usine a connu une certaine stagnation. Une solution pour éviter que ce problème ne se reproduise serait d’incorporer un réservoir pour stocker de la chaleur solaire supplémentaire.
L’Agence régionale de l’énergie et de l’environnement d’Auvergne — Rhône-Alpes (RAEE) a mené une enquête nationale qui a révélé que 800 systèmes DHC étaient utilisés dans tout le pays, environ 15% de la demande de chauffage urbain étant satisfaite par des sources d’énergie renouvelables et 25% par la chaleur résiduelle, pour un coût moyen de chauffage de 70 EUR / MWh.
Développement des systèmes de chauffage solaire thermique en France
Trois installations SDH sont maintenant opérationnelles et deux autres seraient en cours de construction. 800 000 m2 de surface collectrice SDH et une multiplication par cinq de l’utilisation des sources d’énergie renouvelables pour le chauffage urbain devraient être construits d’ici 2030.
Il devrait y avoir des politiques appropriées en place pour promouvoir les DSS en plus des usines pilotes et de leur rôle essentiel en tant que « salles d’exposition technologiques », et dans de nombreux cas, l’endroit idéal pour le faire est au niveau régional. La région Français Auvergne-Rhône-Alpes élabore actuellement un document stratégique pour promouvoir les SDH localement en collaboration avec le RAEE, l’Institut National de l’Energie Solaire (INES) et le CEA Tech dans le cadre du projet Horizon 2020 SDHp2m… de la politique au marché.
Une analyse SWOT, qui signifie Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces, a servi de base au RAEE. Conformément aux progrès récents dans l’industrie du chauffage urbain, tels que les systèmes à basse température, le stockage à long terme, l’efficacité énergétique, etc.,
les résultats ont souligné les caractéristiques typiques de l’énergie solaire thermique, telles qu’être une ressource gratuite et un « combustible » sans émission, ainsi que ses perspectives. Selon Mathieu Eberhardt du RAEE, en ce qui concerne les inconvénients, nous avons considéré les besoins en espace comme la principale faiblesse et les normes de chauffage des bâtiments, qui n’ont pas encore été étendues pour tenir compte de la contribution des DSS.
Barrières à l’adoption de systèmes de chauffage solaire thermique en France
Enfin, la concurrence entre d’autres sources d’énergie thermique, y compris la chaleur résiduelle bon marché, d’autres énergies renouvelables et les combustibles fossiles, en particulier le gaz naturel, a posé le plus grand défi à l’adoption généralisée par le marché.
La région a mis sur pied un groupe d’intervenants en organisant une réunion de lancement en mai 2016 afin de créer une stratégie commune. Les 22 participants, qui représentaient des horizons divers, comprenaient des associations ou des parties prenantes des industries du chauffage urbain et solaire, des décideurs, des opérateurs et des planificateurs de DH, des coopératives et des initiatives énergétiques, des urbanistes et des experts en planification thermique, des institutions financières et des agences nationales.
Plusieurs propositions d’intervenants ont été identifiées à la suite des discussions de cette réunion :
• Créer ou diffuser des outils simples aux professionnels pour faciliter les études de faisabilité SDH • Profiter de l’opportunité des études de cas prévues dans le cadre de SDHp2m • Sensibiliser aux prix (et ROI) des technologies en France par rapport à d’autres pays • Inclure plus efficacement le solaire thermique dans la planification stratégique
Le groupe de parties prenantes se réunirait à nouveau en novembre 2016 pour présenter les résultats définitifs de l’enquête nationale initiale sur les DSS et le plan d’action régional, selon Eberhardt. Par ailleurs, la conférence SDH à Clermont-Ferrand sera un événement important dans la région en février 2017. Au niveau national, le groupe de chauffage urbain Français AMORCE a organisé une conférence sur le chauffage urbain les 6 et 7 décembre 2016 à Paris.