RE: Et si on arrêtait tout ?

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Et si on arrêtait tout ?

in philosophie •  7 years ago 

Très intéressant ce sujet zaral.
En tant que prof des écoles, je vis tout ça de l'intérieur.
Je ne parlerai que de ce que je connais : le primaire.

1/ Le débat sur les programmes est toujours clivant à l'éducation nationale. Quelles notions introduire au détriment de laquelle?
Ces dernières années, l'ouverture sur les langues étrangères, le numérique, l'éducation civique a été important. Le problème est que l'emploi du temps n'étant pas extensible: il a fallu rogner un peu/ beaucoup sur le français. Bon cela dit : on peut faire de la lecture de différentes façons c'est transversal.
Dans le domaine des programmes, les querelles de chapelle et le luttes d'influence sont violentes.
L'introduction du numérique est une bonne chose, il faut vivre avec son temps.
Sachez que la formation dans ce domaine est quasi inexistante si bien que vous trouverez des enseignants sachant codé (autodidactes) et d'autres à ne pas savoir ce qu'est un mulot.

Il faut savoir aussi que les moyens numériques à disposition dépendent des moyens des communes.
Communes riches = TBI, vidéoproj, malles infos avec ordi tablettes, ...
communes pauvres = nada.

Pour ma part, je suis dans l'entre-deux: vidéoprojecteur mais c'est mon ordi perso qui sert au travail.

2/ Que changer ?
Des programmes, il en faut c'est sûr afin d'assurer un savoir efficient minimum garantissant un minimum de maîtrise de la langue.

Par contre, ouvrir sur des cursus plus personnalisés dans les grandes classes me semble pertinent: c'est l'idée.

Il faut changer l'approche du travail demandé en classe : encourager les travaux en équipe ce qui entraîne la multiplication des interactions sociales positives.

Pour ma part, je pratique souvent ce type de pédagogie.

J'insiste aussi sur la valorisation des progrès plutôt que le résultat à l'instant T.
L'idée des nouveaux programmes c'est de pratiquer une évaluation positive en valorisant au maximum les progrès des élèves en portant un regard bienveillant sur l'épanouissement de l'élève.
C'est bien moins vexatoire qu'une note.
D'ailleurs, en primaire, la note est interdite depuis 10 ans mais il se trouve que c'est une pratique encore utilisée.

Au collège et au lycée, la note est largement utilisée.

Je privilégie le contrôle continu plutôt que l'évaluation couperet, c'est là aussi un axe à privilégier. La maîtrise d'un savoir est souvent instable dans les petites classes: c'est dans le temps que se mesurent les progrès durables.

3/ On nous vend le système nordique.

Pourquoi pas? Par contre, il faudra diminuer le nombre d'élèves par classe, avoir plus de salles que de classes pour le pratique afin de créer des groupes selon les besoins.engager des assistantes de l'enseignant.
Bon, autant dire qu'on est à des années lumières de ça.

Cette année, on paie cher les CP en REP+ à 12 élèves :

  • plus de remplaçants disponibles pour les congés maladies: maladies persos ou enfants malades.
    -Augmentation drastique des effectifs: il n'est pas rare de voir des petites classes à + de 30. C'est la moitié dans mon école.

Il y a du boulot et surtout ça prend du temps de faire évoluer les mentalités.
En matière d'éducation, au prétexte que chacun est allé à l'école, tout le monde s'estime spécialiste de la question.
Alors, partons de ce qui fonctionne pour modifier tout le reste.

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Au final on a tous une expérience différente de l'école, de base parce que nous avons pas eu les même prof, (d'ailleurs ca me fait plaisir de parler à quelqu'un du métier), de mon point de vu personnel, le primaire reste la section la plus compliqué car c'est un prof qui doit enseigner toutes les matières, bien que basique mais il faut quand même le faire ! L'école primaire est un des piliers de l'éducation, c'est là que tu va acquérir les bases les plus importantes pour la suite de tes études. Le programme (de ce que je me souviens donc toujours d'un point de vu perso ) est très complet en primaire, et c'est normal !
C'est le premier formatage pour rentrer dans "la cours des grands". Vous avez parler du programme d'école primaire que l'on cherche à changer pour introduire de nouvelles matières ou notion mais que il n'y à pas assez de place dans l'emploi du temps. J'ai fait cet article non pas dans le but de critiquer (bien que on dirait que) mais plutôt pour apporter des solution.
Un peu naïf que je suis je me permet de cité Saint-Exupéry: “La perfection est atteinte, non pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter, mais lorsqu'il n'y a plus rien à retirer.”
Je ne pense pas avoir besoin d'expliquer la citation, en prenant le risque de vous énerver, bien qu'il y ait des choses à rajouter au programme il doit surement en avoir à supprimer. Evidemment je ne fais pas les programmes, je ne me souviens plus de ce qu'il y a dedans pour être honnête, mais je ne pense pas qu'il soit une bonne idée d'essayer "d'ingurgiter" du contenu en plus. Quand vous plantez des clous dans une planche et que un clou n'est pas droit, il vaut mieux essayé de retirer le clou et d'en mettre un autre que d'en planter un autre par dessus. Je ne suis pas assez renseigné sur la primaire pour affirmer mes dires. Bien que peut-être mauvais je préfère quand même donner mon avis. Je pense que @planetenamek serait plus apte à donner son avis.

Ce n'est peut-être pas le cas en primaire, mais ce que je reproche c'est cette utilisation du temps faite pour que le programme se finisse à la fin de l'année pile poil. J'ai tellement entendu mes professeurs dire pendant toute ma scolarité "Ils ont changé le programme, ca va être tendu cette année" et que le prof s'amusait à envoyé les élèves écrire le nombre de 0 qu'il y a dans 10e40, (oui il a du écrire 40 zéros.), je ne veux plus entendre "Ouai mais c'est une personne parmi tant d'autre qui fait ça", je ne sais pas comment sont formés les enseignants, si ont leurs dit de faire 45 éxo après chaque chapitre de cours ou si ils s'inspirent de leurs scolarité eux même.

Cependant je n'ai pas parlé des matières sans exo comme l'histoire. Pour finir en quelques lignes j'adore l'histoire mais savoir pourquoi les grecques avaient des sandales en hiver en -40 avant JC je m'en tape royalement. C'est sûr on peut trouver une réponse à tout ce que je dis. Mais c'est comme pour trier sa maison, on s'écoute on garderait tout, des fois faudrait peut-être faire appel à un avis externe pour vous aider à jeter.

Point de vue vraiment intéressant. La difficulté de constituer un contenu approprié à tous ou satisfaisant tout le monde est impossible. C'est ce que me disait un intervenant sur Steemit : ce n'est pas parce qu'un post n'a pas de valeur pour toi qu'il n'en a pas pour quelqu'un d'autre. En gros, moi, j'ai adoré savoir pourquoi les Grecs portaient des sandales en hiver. Pour l'histoire des 45 exos et 40 zéros 100% d'accord, il faut varier les modes de travail pour conserver la motivation de tous. Pour un prof, il lui est nécessaire de se mettre en danger pédagogique --> sortir de sa zone de confort.

Pour moi le fautif c'est pas le prof, il fait avec ce qu'on lui donne..
On lui dirait (En parlant du lycée) Tiens bah t'as une des matières la plus importante avec cette classe, on te donne 3 heures dans la semaine... Je pense que là le prof se focaliserait sur le cours et les questions seraient posée au prochain cours après que les élèves aient travaillé dessus.
En tant qu'étudiant, me taper 8 heures de cours par jours et faire la même chose que j'ai fait le jours même c'est insupportable et inutile. On ne peut être motivé en étant pris pour une machine.
Oui on est tous différents, oui certains ont des difficulté par rapport aux autres. La est l'avantage de taffé chez soit et non pas à l'école, ca évite à certains de perdre leurs temps

Là, tu mets le doigt sur la plus grande problématique de mon métier. Comment gérer l'hétérogénéité d'un groupe ? Il est évident que certains ont besoin de moins de temps d'apprentissage que d'autres à contenu égal. Chaque enfant à un vécu différent : social, culturel, structure familiale investie ou non dans l'éducation, le ", travailler" chez soi requiert un sens de l'autonomie et du goût de l'effort qui est à construire pour beaucoup. C'est un sujet qui revient souvent dans nos réunions professionnelles. Pour le lycée, je ne maîtrise pas le sujet.