INSTANTS

in photography •  8 years ago 

HYMN TO BEAUTY - CHARLES BAUDELAIRE
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Nikon d90

Did you spring out of heaven or the abyss,
Beauty? Your gaze infernal, yet divine,
Spreads infamy and glory, grief and bliss,
And therefore you can be compared to wine.
Your eyes contain both sunset and aurora:
You give off scents, like evenings storm-deflowered:
Your kisses are a philtre: an amphora
Your mouth, that cows the brave, and spurs the coward.
Climb you from gulfs, or from the stars descend?
Fate, like a fawning hound, to heel you've brought;
You scatter joy and ruin without end,
Ruling all things, yet answering for naught.
You trample men to death, and mock their clamour.
Amongst your gauds pale Horror gleams and glances,
And Murder, not the least of them in glamour,
On your proud belly amorously dances.
The dazzled insect seeks your candle-rays,
Crackles, and burns, and seems to bless his doom.
The groom bent o'er his bride as in a daze,
Seems, like a dying man, to stroke his tomb.
What matter if from hell or heaven born,
Tremendous monster, terrible to view?
Your eyes and smile reveal to me, like morn,
The Infinite I love but never knew.
From God or Fiend? Siren or Sylph ? Invidious
The answer — Fay with eyes of velvet, ray,
Rhythm, and perfume! — if you make less hideous
Our universe, less tedious leave our day.

HYMNE A LA BEAUTE - CHARLES BAUDELAIRE (original)

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abime,
O Beauté ? ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l’on peut pour cela te comparer au vin

Tu contiens dans ton oeil le couchant et l’aurore ;
Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lache et l’enfant courageux.

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
De tes bijoux l’Horreur n’est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L’éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L’amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l’air d’un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe,
O Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m’ouvrent la porte
D’un Infini que j’aime et n’ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu, qu’importe ? Ange ou Sirène,
Qu’importe, si tu rends,-fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, o mon unique reine !-
L’univers moins hideux et les instants moins lourds ?

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