Veille sécuritaire S-15-2017 Maghreb / TUNISIE

in security •  6 years ago 

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VEILLE TUNISIE

Semaine du 10 au 16 avril 2017

L'actualité :

  • 10 avril: arrestation d’un homme qui tentait de braquer la succursale da la Qatar Nationale Bank à Teboulba. (R4)

  • saisie de 7500 cartouches destinées à passer en Algérie, au poste frontalier de Fernana, gouvernorat de Kasserine. Une enquête est ouverte. (R2)

  • arrestation à Béja de 2 hommes accusés de recruter des Tunisiens pour le Jihad en Libye. Au moins 10 jeunes auraient été envoyés là-bas et chaque recrutement serait rémunéré à hauteur de 1000 DT. (R2)

  • 2 individus suspectés de trafic d’armes ont été arrêtés à Sebbala. Des fusils et 7000 cartouches ont été saisis. (R3)

  • 11 avril: un Tunisien de 21 ans, originaire de Nabeul et en Libye depuis une semaine, aurait été retrouvé, tué par balles, dans la région d’Ajilet. (R2)

  • un étudiant ivoirien à Tunis, porte plainte contre l’agression raciste dont il aurait été victime de la part d’un chauffeur de taxi. (R4)

  • dans le gouvernorat de Monastir, à Moknine, démantèlement d’une cellule terroriste comprenant 8 étudiantes originaires de Monastir, Kairouan et Sidi Bouzid. Ayant fait allégeance à Daech, elles étaient actives au sein des foyers universitaires, embrigadant des étudiantes pour aller combattre en Syrie et donnant des cours prônant le jihad. Elles étaient également en contact avec des proches en Syrie. (R2)

  • arrestation de 4 personnes après l’assassinat d’un homme dans la zone Alain Savary au centre ville de Tunis. 22000 Dt lui avaient été dérobés.

  • démantèlement d’un trafic de drogue entre la Tunisie et la Chine. 3 suspects ont été arrêtés. (R3)

  • échange de tirs entre une unité de l’armée et des contrebandiers qui échangeaient des marchandises, au niveau de Bir Zar, dans la zone fermée de Remada. Les contrebandiers ont abandonné la marchandise et fui vers la Libye. Un véhicule lourdement chargé de cigarettes de contrebande a également été intercepté par la Garde Nationale de Kasserine. Le contrebandier au volant serait un ancien délégué. (R2)

  • à Bizerte, arrestation de 7 takfiristes faisant des fouilles illégales dans la zone archéologique d’Utique. (R4)

  • 12 avril: Ariana Nord, arrestation d’un homme en possession de 20 barrettes de résine de cannabis et de 1900 dinars. (R1)

  • saisie au poste frontalier de Remada, à Tataouine, d’une grande quantité de cigarettes de contrebande pour une valeur de plus de 250000 dinars. (R4)

  • 2 takfiristes ont été arrêtés en possession d’une vidéo glorifiant le terrorisme à Ghardimaou, gouvernorat de Jendouba. Ils sont soupçonnés d’appartenir à un groupe terroriste. (R3)

  • mise en échec dans le gouvernorat de Médenine, d’une opération de contrebande portant sur 6000 montres, pour une valeur totale de 250000 dinars. (R1)

  • saisie au poste frontalier de Ras Jedir, d’une importante quantité de lingots d’or (414 kg) et de grosses sommes d’argent en devises (500000 euros). (R4)

  • arrestation à Tunis d’un homme ayant violé 3 étudiantes. (R4)

  • à Sousse, une mère de famille a dénoncé son fils, après avoir découvert qu’il s’était radicalisé et communiquait avec des jihadistes à l’étranger. La police a découvert qu’il était chargé de surveiller les agents de police de la région et de rendre compte de leurs mouvements. (R2)

  • 13 avril: démantèlement d’un réseau de trafic de drogue opérant entre la Tunisie et un pays voisin. 5 suspects ont été arrêtés et de la cocaïne, de la kétamine, de l’ecstasy et du cannabis, saisis pour une valeur totale d’environ 46500 dinars. (R2)

  • une patrouille militaire a arrêté à Ben Guerdane, un individu suspect qui tentait de s’introduire clandestinement en Tunisie. Originaire de Sfax, l’homme venait de Libye. (R1)

  • 14 avril: arrestation à Kairouan, d’une terroriste présumée, récemment revenue de Syrie. Il semble qu’elle soit restée en contact avec des jihadistes syriens et planifiait de repartir en Syrie où elle devait se remarier après que son premier époux ait été tué. (R2)

  • arrestation de 525 personnes recherchées, dans une seule journée, au cours d’une opération sécuritaire menée dans tous les gouvernorats. (R1)

  • 15 avril: arrestation d’un terroriste faisant l’objet de plusieurs mandats de recherche pour son implication dans une affaire terroriste. L’homme aurait été arrêté quelques jours après son retour de Libye dans un entrepôt de Sidi Bouzid. Il a été touché à la jambe au cours d’une course poursuite. (R4)

  • 16 avril: découverte par une patrouille des garde-côtes, au large des îles Cani, à proximité de Metline, d’une caisse en plastique contenant 600 plaquettes de cannabis, pour une valeur totale de 300 000 dinars. (R1)

  • important dispositif de sécurité déployé autour de l’église Saint Felix de Sousse, à la veille de la célébration de la fête de Pâques par les Chrétiens. (R4)

  • horrible fait divers dans le gouvernorat de Zaghouan où une mère ayant conçu un enfant hors mariage, l’aurait jeté, avec l’aide de sa mère, avant dans les égouts. Le corps a été retrouvé décapité.(R4)

Analyse de situation :

Contexte régional :

En Irak, en 6 mois de bataille à Mossoul, l’EI a reculé mais n’est pas encore vaincu. Par ailleurs, il existe encore plusieurs zones où les jihadistes restent présents: dans la province d’Al Anbar, dans la province de Diyala ou celle de Salaheddine. Daech conserve une forte capacité à mener des attaques suicides.

En Syrie, le pays vient de connaître un de ses attentats les plus sanglants et 126 personnes ont péri, dont 68 enfants. L’attaque a été mené par un kamikaze à bord d’une camionnette piégée et a visé les bus qui évacuaient des civils des localités de Foua et Kafraya, dans le Nord du pays.

En Libye, le maréchal Haftar aurait prévu de se rendre en Tunisie, à l’invitation du Président BCE, avant le mois de Ramadan. Pendant ce temps, des accrochages sont signalés dans les environs de la base aérienne de Tamenhant, près de la ville de Sebha, dans le sud libyen. Ils opposent des groupes armés, fidèles pour les uns au chef du GNA, pour les autres, au maréchal Haftar. Dans le sud, on apprend également, selon plusieurs témoignages, que se tiendraient de véritables marchés aux esclaves, où des migrants sont vendus par des trafiquants d’êtres humains.

En Tunisie.

Depuis quelques temps, les semaines se suivent et se ressemblent en matière de sécurité.
L’actualité se partage entre les faits divers, souvent sordides, en particulier quand ils impliquent des enfants, ce qui est souvent le cas, les opérations de contrebande déjouées et les arrestations liées à des démantèlements de réseaux de trafic de drogue. Les autorités font d’ailleurs de sérieux efforts dans ces 2 derniers domaines, qui semblent porter leurs fruits. L’actualité liée au terrorisme, quant à elle, recouvre toujours des démantèlements de cellules de recrutement, des candidats au jihad empêchés de partir, des revenants interpellés peu après leur retour…

La baisse apparente du niveau d’alerte terroriste montre bien que des coups sévères ont été portés aux différentes cellules, mais ne signifie pas qu’il ne se passe rien au sein de la nébuleuse terroriste. Nous avons vu le mois dernier le regroupement de plusieurs groupes armés d’Al Qaïda en un seul. Ce mouvement répond ainsi aux exigences du moment en raison des pertes en combattants et en matériels, ce qui les oblige à regrouper leurs moyens, mais aussi à l’appel de Droukdel, qui leur demandait de se regrouper pour être plus influents. On note cette semaine que la Qatiba Okba Ibn Nafaa, active dans l’Ouest tunisien, aurait rejoint ce groupe.

Il est heureux que la situation sécuritaire soit aussi calme que possible, compte tenu du contexte car la situation sociale est pour le moins instable, les mouvements de protestation s’étendant comme des tâches d’huile dans des régions où le mécontentement couve depuis longtemps et où les espoirs déçus de la révolution se sont transformés en aigreur.

Le gouvernement doit pouvoir se concentrer sur cette situation pour éviter qu’elle ne se détériore. D’autant que nombre de ces régions déshéritées sont aussi des régions gangrenées par les barons de la contrebande, très sensibles dans le domaine sécuritaire et qu’une situation de chaos installée dans le long terme ne pourrait qu’être dangereuse dans tous les domaines.

Recommandations :

Encore une fois, pas de recommandations spécifiques liées au risque terroriste, à développer, en rappelant toutefois qu’il faut rester vigilant voire éviter les manifestations qui peuvent attirer les attaques terroristes pour leur valeur symbolique, comme l’Eglise qui va célébrer le lundi de Pâques par exemple.

En revanche, il convient tout particulièrement, avant tout déplacement de vérifier les mouvements de protestations en cours, ceux-ci se répandant très vite dans tout le pays et fleurissant brusquement du jour au lendemain dans une ville. Ils sont la plupart du temps pacifistes mais ils n’excluent pas des heurts avec les forces de l’ordre et ils ont surtout été très gênants cette semaine en raison des nombreux axes routiers qui ont été coupés.

Les zones à risques :

Sont déconseillés, la région de Ben Guerdène ainsi que les zones montagneuses des Gouvernorats de Kasserine et du Kef, de Jendouba ainsi que le corridor routier reliant les villes de Kasserine et de Sidi Bouzid en passant par Sbeitla.

  • Il est également recommandé d'être très vigilent à Zarsis et Djerba, et d'éviter les zones du Grand Sud Nefta, Douz, Medenine. Ainsi que les régions du gouvernorat de Tatouine, du sud de Dehiba et d'el Borma. Tout voyage dans une zone désertique doit se faire avec une agence de tourisme officielle. Le risque d'enlèvement est particulièrement élevé dans ces régions.
  • Eviter les zones rurales comprises entre Kairouan, Kasserine et Siliana. Et de manière générale les zones proches des frontières avec l'Algérie et la Libye, dans un rayon d'au moins 30km.
  • Suivre les recommandations qui, en raison des risques de mouvements sociaux spontanés, conseillent de privilégier l'avion pour rejoindre les zones touristiques du sud-ouest.
  • Dans la capitale, rappelons qu'il est recommandé de se tenir à l'écart des rassemblements, des axes empruntés par les manifestations et surtout des bâtiments sensibles et en particulier sécuritaires.

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