Les réseaux sociaux tuent la réflexion

in socialnetwork •  7 years ago  (edited)


— Jenny (@janenabee) 9 novembre 2017

"Bientot 2018, on arrête de se justifier bêtement et pour rien quand on dit la vérité. Quand tu dis A, la personne en face de toi doit comprendre A, si elle veut comprendre ou si elle pense B, C, D c'est son soucis pas le tient. Arrêtez de perdre votre temps."


Les réseaux sociaux, depuis toujours, sont le lieu de rassemblement de points de vue divergeant et contradictoires nourris par des communautés, les vegans, les LGBT, les forumeurs de JVC, tous ont des idées différentes sur les même sujets et tous s'affrontent pour imposer une unique vision aux autres, si bien que sur Twitter la mode, sûrement nourrie par la limitation de caractères employables, est à l'étalage de la thèse comme vérité générale, sans argumentation ni réelle réflexion.

 Le tweet cité plus haut, partagé par plus de 2600 utilisateurs, cristallise cette idée : aujourd'hui nous perdons trop de temps à discutailler, demain nous imposerons. Trop présomptueux de la véracité de leurs propos, @janenabee et tant d'autres détruisent ainsi, chaque jour, des milliers d'années de rhétorique. Balayés ! Platon et son Gorgias qui nous inculquait que seul le dialogue amenait à l'enrichissement mutuel ! Aujourd'hui ceux qui ne comprennent pas ne méritent pas de comprendre et n'auront jamais raison !

Le but de cet article n'est pas de critiquer ces beaux penseurs, mais bien de prévenir ceux qui chercheraient à discuter : tout acte de réflexion sera prit comme un acte d’agression, ne cherchez plus à réfléchir puisqu'on vous offre sur un plateaux des dizaines de vérités différentes et contradictoires. 

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Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, Il y a au moins dix possibilités (mais en réflexion pour la dizième...) de ne pas se comprendre. Mais, essayons quand même.

Bernard Werber