« Si ti veux faire la course, alors je te parie
Qu’à la fin du parcours, moi j’arrive li premier.
Choisis comme ti voudras : on va au stade Greffier
Ou bien si ti préfères, on court j’qu’à Saint-André,
Ti sais, le p’tit village, tout près de Mascara !
On commence porte d’Oran, et qui verra verra ! »
Le lapin y répond : « Dis-moi, ti perds la tête ?
Dès q’ti dis ti es prêt, j’prends la poudre d’escampette. »
Mais la tortue insiste, alors y sont d’accord
De commencer la course à six heures, dès l’aurore.
Le juge qui z’ont choisi y tire son révolver,
Et oilà les coureurs qui courent dans la poussière.
Le lapin y s’amuse, y mange, et même y dort,
Pendant que la tortue y fait beaucoup d’efforts.
Elle court lentement, sa maison sur le dos
Et elle arrive au but, pendant qu’l’autre fait dodo.
Quand le lapin la voit, y se presse en courant,
Mais malheur ! C’est trop tard ! L’autre y arrive avant.
Elle touche le drapeau et y commence à rire,
Et y dit au lapin, que à peine y respire :
« Hé, bien ! Jeannot Lapin, est-ce que j’ai pas raison ?
J’ai parié que j’te gagne. Maintenant ti prends l’affront. »
La leçon importante qui te donne cet auteur :
« Ça sert à rien d’courir, y faut partir à l’heure !
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